Kassé Mady Diabaté n’est pas mort. Il nous a juste laissé un disque pour dire au revoir. Toumaro — “À bientôt” — c’est son dernier mot, son dernier souffle, offert aux terres rouges du Mandé et tendu vers l’au-delà. Ce n’est pas un album posthume comme les autres, c’est une résurrection en douceur, une voix d’or qui revient nous murmurer à l’oreille depuis l’autre rive.
Mais ce dernier souffle, il ne l’a pas exhalé seul. À ses côtés : sa fille, Hawa Kassé Mady Diabaté, grande prêtresse du chant griot contemporain, membre du trio Da Kali, voix respectée de Bamako à New York. C’est elle qui a repris le flambeau, qui a terminé ce disque entamé avant la mort brutale de son père en 2018. Et elle ne l’a pas terminé à moitié : elle l’a habité, infusé, transcendé.
Toumaro, ce sont 11 morceaux cousus main, entre élégie mandingue et incantations électriques, avec une dream team de musiciens : Lassana Diabaté au balafon, Madou Kouyaté à la basse n’goni et aux manettes du mastering, et les guitaristes Lassine et Gausou Kouyaté, qui tricotent des nappes harmoniques comme on tresse une natte au crépuscule.
Pas de pastiche. Pas de musée poussiéreux. Juste une transmission sincère, une tradition vivante, portée par des arrangements contemporains discrets mais efficaces. Et surtout cette idée magnifique : la musique n’est pas un tombeau, c’est un pont. Un lien entre les générations, entre les vivants et ceux qui chantent encore dans le silence.
Alors, mettez vos écouteurs. Respirez. Et écoutez cette voix qui dit adieu, sans vraiment partir. Toumaro est là, et Kassé Mady, lui, est toujours avec nous.
Kassé Mady Diabaté & Hawa Kassé Mady Diabaté Toumaro :
Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « Toumaro », le dernier album de l’artiste malien Kassé Mady Diabaté, n’hésitez pas à visiter, et à nous suivre sur nos réseaux et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».