Une tempête, des circonvolutions tempétueuses, des ciels orageux qui vibrent, s’irisent… Des puissances musicales qui se courent après, s’entrechoquent, cavalent, se croisent et se taquinent, se superposent, s’entremêlent. Des dialogues bavards qui projettent des notes, postillonnent des mélodies, certaines brutales et colériques, d’autres enjouées et joyeuses… Et puis il y a ce petit on ne sait quoi qui nous donne l’impression, en mettant le disque, de sortir d’un grand shaker sonore. Oui, il est bien question d’un disque : Out There, le second que la pianiste japonaise Hiromi Uehara sort au côté de son quatuor sonique et merveilleux, pour ne pas dire magnifique, Sonicwonder !
Quel piano, quel disque ! Certes, ça part un peu dans tous les sens : des vibrations rageuses, presque punk, des allitérations afro, des moments de joies wonder-esque, Stevie Wonder-esque, des respirations jazz plus classiques, des pointes de fanfares et de ska. Il y a ces petites passes que seul le jazz sait offrir, celles qui vous font dodeliner de la tête, qui vous plantent un sourire sur le visage, qui vous arrachent des petits « ouais » soufflés, ou d’autres onomatopées qu’on réserve plutôt aux moments intimes de jouissance. Il y a la basse, incroyable, d’Hadrien Feraud, qui donne des palpitations, s’étire, roule et cadence — du moins quand elle ne se tire pas la bourre avec la batterie de Gene Coye, piquante, mesurée, pulsée. Et puis il y a la trompette d’Adam O’Farrill, qui distord le temps, traîne sur un souffle, fait chauffer le cuivre et les harmonies.
Il s’en passe, des choses, Out There, avec Hiromi, entre ses lignes, ses notes, ses grooves. Perdez-vous avec joie dans les neuf titres qui composent ce disque, qui fume comme un bol de ramen, qui bouge et hypnotise comme un pendule en mouvement, qui scintille comme Orion dans le ciel, qui se promène avec nonchalance, qui claque comme un ballon qui fait pop ! Ou plutôt… jazz.
Hiromi – Out there :
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