Cheikh Ibra Fam revient avec un troisième single qui soulève la poussière rouge des chemins en latérite, qui fait couler la sueur des pêcheurs de Yoff, et qui est empreint de cette douce folie des âmes qui refusent les frontières. Après « Xam Xam » et « Sali », le chanteur sénégalais, ex-membre de l’Orchestra Baobab, faut-il le rappeler, continue d’ouvrir la voie vers Adouna (La Vie), un nouvel album attendu pas avant février 2026 chez Cumbancha Records. Et « Gnou Mbollo », littéralement “Unissons-nous”, en est la plus belle des promesses.
Ici, la soul ne s’impose pas, elle s’invite, elle coule. Elle imprègne le mbalax comme un rayon de soleil, elle glisse sur les percussions, se faufile dans les cuivres, et finit par enrober la voix de Cheikh. Une voix d’or, portée par la ferveur bayefall, nourrie par Otis Redding et et l’Orquesta Aragón. Une voix qui n’a rien perdu de sa tendresse, ni de sa rage tranquille.
Mais « Gnou Mbollo » n’est pas qu’une chanson, c’est un manifeste. Un appel vibrant à l’unité, à ce lien invisible qui relie les descendants d’Afrique, de Kinshasa à Panama, de Dakar à Bahia. Le morceau pulse, respire, danse. Les langues, le wolof, l’anglais, se mélangent comme les continents qu’il convoque. Et derrière ce groove solaire, c’est toute une philosophie qui s’affirme : l’union, non pas par nostalgie, mais par nécessité.
Le clip, lui, donne forme à cette idée. On y voit Cheikh marcher dans la Médina, rire avec les pêcheurs, ramasser les éclats d’un pot de fleurs brisé pour le reconstituer. Symbole limpide, l’Afrique, ses diasporas, ses mémoires dispersées, se recollent ici, morceau après morceau, note après note.
Alors oui, quel plaisir de retrouver ce chanteur qui fait danser la soul au rythme du mbalax… ou l’inverse, on ne sait plus, et tant mieux. « Gnou Mbollo » est une invitation à la fraternité, une transe douce et lucide, un hymne solaire pour ceux qui refusent de plier sous les frontières.
Cheikh Ibra Fam « Gnou Mbollo » :
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