À y regarder de plus près, on se rend rapidement compte que le patchwork mural tendu sur la musique de Markus & Shahzad brille et scintille, transforme le son, et étends un motif qui réunit Lahore et Angers, la France et le Pakistan, des musiciens de part et d’autre de cette nouvelle route de la soie.
Mais avant de revenir sur cette épopée musicale, cette échappée dans le grand Orient, il faut présenter les camarades qui vont nous accompagner sur cet album, ah, oui, bien sûr, il y a album, on ne vous l’avait pas encore dit, un charmant album même, Janna Aana ! Et sur celui-ci on retrouve Markus, un groupe angevin qui, quand il s’extirpe de la contemplation de la tapisserie de l’Apocalypse, s’amuse à faire danser les ouds et les claviers sur un air qui frise l’electro. Il y a aussi Shahzad Santoo Khan, la partie pakistanaise de l’affaire, un talentueux chanteur de qawwali, cet art de la parole chantée qui anime les soufis d’Inde et du Pakistan, basé à Lahore. Bon jusqu’à la pas de surprise, car à vrai dire leurs noms sont marqués sur le pochette du disque, mais, chose plus surprenante, c’est qu’en furetant un peu dans les crédits de l’album, on se rend compte que la chanteuse Hend El Rawy de Orange Blossom est aussi de la partie, au moins sur la chanson « El Gharba », et que la flûte de Raggy de Zenzile s’invite sur le « Subhannallah » qui clôt Janna Aana.
Voilà ceci étant dit cette aventure sonore qui s’étale joliment sur les dix titres de ce disque, nous emmène de Lahore, avec l’impulsion presque sacrée du qawwali de Shahzad, qui souffle jusqu’à Angers se gonflant, en passant au-dessus du Moyen-Orient et de la Turquie, de mélodies enivrantes qui font frémir l’oud de Markus, avant de regagner l’Europe et ses contreforts électroniques !
Markus & Shahzad – Janna Aana :
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