Et Dieu dit Cameroon Garage Funk, et Analog Africa entendu le message

Oh la ! Une fois n’est pas coutume, mais on va faire un petit disclaimer avant d’aller plus loin dans ce post… oui, il nous faut vous avertir, en tout cas les plus pieux et les plus bigots d’entre vous qu’il y’aura dans ce post des choses pas très chrétiennes, ou plutôt si, très chrétiennes… à vous de voir comment vous voyez les choses. Quoi qu’il en soit, rangez vos torches et vos piques, et sortez vos cocktails et vos pantalons patte d’ef’, car, avec sa dernière et… divine compilation, le label Analog Africa nous emmène faire un tour du côté de la bouillonnante Yaoundé des années 70, à la découverte d’un son, le Cameroon Garage Funk !

Et si l’on se permet ici de parler de Dieu et de chrétienté avec légèreté, ce n’est pas seulement puisqu’enregistrer un disque dans les années 70 au Cameroun s’avérait être un véritable chemin de croix, avec quasiment aucune infrastructure, aucun studio digne de ce nom, si ce n’est les coûteux studios de la radio télévision nationale (trop coûteux pour les groupes issus de l’underground… vraiment under, disons même under-underground, qui nous intéresse aujourd’hui), mais puisque la quasi-totalité des enregistrements qui sont présents sur ce disque, ont été réalisé sous l’égide de… Dieu…

Oui, rien que ça ! Posez les fourches ! On s’explique ! En fait vu la grande précarité de la scène musicale camerounaise d’alors, la seule manière de pouvoir s’enregistrer qu’ont trouvé beaucoup de groupes de l’époque, c’était une petite église adventiste qui avait un peu, un tout petit peu, de matos de son, et surtout un micro… un seul micro, oui, pour tout un groupe, il fallait bien le placer ! Alors, les musiciens que vous allez entendre sur ce disque, Jean-Pierre Djeukam, Los Camaroes, L’orchestre Kendem Irenée, Pierre Didy Tchakounte, ou encore Johnny Black et ses Jokers, oui presque tous des illustres inconnus, mais qui balançaient du funk comme personne, sont passé par les bancs de cette église, entre deux messes, et avec la complicité de l’ingénieur du son de l’église, Monsieur Awono. Et c’est donc, on peut le dire, sous le regard de Dieu, et dans l’ignorance des pasteurs, dans des sessions d’à peine une heure ou deux, que ces titres qui, 50 ans plus tard, continuent de dépoter divinement, ont vu le jour !

Bon, il faut aussi rendre à Cesar ce qui est à Sonafric, le petit label français qui a su faire confiance à ses artistes, et qui a récupéré ces pieux enregistrements et a produit leurs disques sans se soucier des potentiels commerciaux de ceux-là, et en ne les jugeant que sur la qualité de la musique ainsi distillée, et à Analog Africa ce qui est à Cesar, qui est allé parcourir les goudrons et les pistes de Yaoundé à la recherche des enregistrements et des histoires qui se cachent derrière… Sortie du disque Cameroon Garage Funk, le 3 septembre prochain !

Analog Africa – Cameroon Garage Funk :

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