Si’ l’histoire de Eyal el Wahab, jeune musicien et créateur issu de la diaspora yéménite de Tel Aviv (Israel) qui aujourd’hui mène son groupe El Khat avec une mastication de maître, a commencé sur les bancs du fameux Jerusalem Andalusian Orchestra en tant que violoncelliste, ce n’est qu’après avoir découvert le disque Qat, Coffee & Qambus : Raw 45s from Yémen, un vinyl de musique traditionnelle yéménite des années 60, qu’il a vraiment trouvé sa voie, celle du khat et du Yémen, celle de la musique et de ses racines. Faut dire que les variations tribales, les chants de mariages et autres douceurs brutes de la tradition musicale yéménites sont, certes moins raffinées que les entêtants maqams du malouf andalous… mais peut-être un peu plus vibrantes ! De ses talents de charpentier dont il se sert pour fabriquer des instruments à partir de déchets et autres matériaux recyclés, jusqu’à ceux de compositeur qui lui ont servi à élaborer les chansons de son nouvel album, Aalbat Alawi Op.99, qui va sortir en mars prochain chez Glitterbeat Records, en passant par ceux d’interprète qui lui ont permis de revisiter nombre de chansons yéménites sur son premier album Saadia Jefferson, on peut dire que Eyal el Wahab s’est impliqué pleinement dans El Khat !
Aalbat Alawi Op.99, on retrouve dans ce nouvel album tout ce qui fait le sel de EL Khat, c’est-à-dire de vibrantes et grésillantes mélopées yéménites, gonflées par un vent pop et funk DIY, qui fatalement peut parfois prendre des airs de punk arabe, des émotions et du psychédélisme… voire même des émotions psychédéliques, et surtout un grand esprit de fusion et d’assimilation qui fait fi des querelles et des frontières et réunit occident et orient, arabes et juifs ! D’ailleurs même le titre de l’album et une construction et un recyclage, il y a l’aalbat, pour designer une petite boite en étain qui peut cacher beaucoup de talents insoupçonnés, un peu comme celle qui orne la pochette de l’album, il y a un hommage, non dissimulé celui-là, à Faisal Alawi, grand chanteur yéménite, décédé en 2010, il y a finalement le Op.99 qui imite la forme que prennent les grandes symphonies occidentales…
Alors… n’attendez plus et réservez votre place à cette grande symphonie yéménite et recyclée qui débarque sur nos ondes le 25 mars prochain, prête à être chiqué ; oui, en fait, le khat dont on parle depuis le début de ce post c’est le nom du groupe, mais c’est aussi une drogue très prisée au Yémen… mais qui ne se prise pas, qui se chique ! En attendant, et pour ne pas tourner en rond comme un docker yéménite attendant son chargement de khat en provenance d’Éthiopie, vous pouvez écouter un premier extrait de ce chic disque avec le titre Djaja (pas le même qu’Aya !), ou, en attendant, vous pouvez toujours revenir au précédent Saadia Jefferson qui ne manque pas d’intérêt !
EL Khat – Aalbat Alawi Op.99 :
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