Artiste contemporaine majeure dans l’histoire de l’art, la pionnière péruvienne de l’art multimédia et de l’installation, Teresa Burga refait un tour de piste dans Estructura Propuesta Sonido: Piezas para instalaciones y composiciones con notas al azar (1972-2017), une anthologie sonore de ses œuvres qui vient de paraître sur le label, péruvien lui aussi, Buh Records.
Artiste majeur et reconnu que tardivement, faut dire que la dictature péruvienne des années 70 n’avait laissé que peu de place à ses installations féministes et anticonformistes, et en tout cas sûrement pas conformes avec l’image de la culture péruvienne « traditionnel » que le régime voulait donner à voir au monde. Incomprise, Teresa Burga avait mis fin à ses autoportraits cardiaques (cf. « Estructura Informe Corazón (de Autorretrato) »), et s’était retirée des ondes, aussi distordues soient-elles (cf. « Mensaje 4 (de 4 Mensajes) »). Avant de revenir sur le devant de la scène dans les années 2000, quand des historiens de l’art ont redécouvert son travail.
C’est donc une partie de ce travail sonore qui accompagnait les installations de Teresa Burga que Buh Records nous invite à découvrir avec la sortie de ce Estructura Propuesta Sonido: Piezas para instalaciones y composiciones con notas al azar (1972-2017). Un disque qui part d’un travail sur des battements de cœur paru en 1972, et qui traverse les décennies parcourant ondes télévisées distordues et les partitions poétiques, avant de finir avec l’interprétation de « Borges » de Jan Diego Malachowski.
« Borges » ? C’était une œuvre visuelle de Teresa Burga dans laquelle elle réinterprétait en code couleur le poème La noche que en el sur lo velaron du poète argentin Jorge Luis Borges, et, ici, Jan Diego Malachowski réinterprète à son tour les couleurs de Burga pour les remettre en musique… à grand renfort de synthés !
Teresa Burga – Estructura Propuesta Sonido: Piezas para instalaciones y composiciones con notas al azar (1972-2017) :
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