Comme une calligraphie arabe, Sounds of Mirrors, le dernier disque de l’artiste tunisien — et l’on peut même ici parler d’artiste avec un grand A — Dhafer Youssef frappe par sa beauté. Dès le premier regard, on est happé par les tourbillons de l’encre argentée de sa pochette, dans lesquels viennent se glisser les volutes de l’oud, et surtout la voix cristalline, sublime, de Dhafer Youssef. Et même si elle reste relativement peu présente sur ce nouveau disque, c’est une voix reconnaissable entre toutes, qui s’envole dans un ballet de vocalises aériennes, où seule, peut-être, peut venir le rejoindre la clarinette du turc Hüsnü Şenlendirici.
Mais la Turquie n’est ici qu’un point de passage entre la Tunisie de Dhafer, et son but final, l’Inde du célèbre percussionniste Zakir Hussain. Car, à y regarder de plus près, derrière le sens premier, la beauté pure oserons nous même dire, de cette calligraphie sonore dressée par le musicien tunisien, on voit apparaitre les contours du dessein de ce nouveau disque de Dhafer Youssef, c’est-à-dire nous embarquer dans un véritable voyage musical au travers des traditions soufies et hindoustani.
Mais plus qu’une simple exploration musicale, Zakir Hussain, Hüsnü Şenlendirici, Dhafer Youssef, et le guitariste norvégien Eivind Aarset, créent un espace suspendu dans le temps, où la musique devient universelle, où les musiciens laissent leurs reflets se mêler dans une symbiose tant spirituelle que musicale, et où l’auditeur, lui, se retrouve face aux sons des miroirs, Sounds of Mirrors.
Dhafer Youssef – Sounds of Mirrors :
Si Spotify ne fonctionne pas chez vous, vous pouvez trouver ici d’autres liens d’écoute.
Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur “Sounds of Mirrors” le dernier disque du musicien tunisien Dhafer Youssef, n’hésitez pas à visiter notre page facebook et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime » !!
4 Comments
[…] mesure gardée bien sûr, on pourrait comparer le poly-instrumentiste Poranguí, à un genre de Dhafer Youssef (oui, rappelons-le encore une fois, toute mesure gardée !), qui au lieu d’explorer les chemins […]
[…] par le biais du jazz, mais aussi s’emploie à parcourir, un peu à la manière d’un Dhafer Youssef, le chemin étroit qui relie le monde arabe à l’Inde mystique, un chemin étroit, qui prend […]
[…] par une base solide de Texans inspirés plus par Mohamed Abdel Wahab ou Dhafer Youssef que par Stevie Ray Vaughan ou Willie Nelson… oui, vous avez bien entendu, Atlas Maior s’emploie […]
[…] celle de Alexandre Lagoya et de Cevdet Kozanoğlu dans le patio d’une maison arabe, ou comme Dhafer Youss… oui vous avez compris le délire […]