Tribute To Ndiouga Dieng, près de 50 ans plus tard, le Baobab est toujours debout

Même si l’on sait que rien n’est immuable, que tout est, puis n’est plus, l’on ne peut pourtant s’empêcher de se poser des questions lorsque l’on apprend que l’un des plus célèbres orchestres sénégalais, l’Orchestra Baobab, s’apprête à sortir un nouvel album, Tribute To Ndiouga Dieng, presque 50 ans après leur création ! Le Baobab est toujours debout.

« On nous croyait morts, mais un baobab ça ne meurt jamais. Même desséché, il refait de jeunes pousses et renaît. Nous ne sommes pas morts, malgré les turbulences de la vie »

Barthélémy Attisso

Si Barthélémy Attisso, le guitariste togolais devenu avocat, n’a pu se libérer de ses obligations professionnelles à Lomé, pour prendre part à l’enregistrement du dernier opus de l’Orchestra Baobab, son amusante réflexion botaniste est toujours d’actualité. Le Baobab est toujours debout.

Mythique orchestre né dans le club Baobab à Dakar, dans les années 70, l’Orchestra Baobab a traversé les années, égrainant rythmes afro-cubains, et mélodies mandingues sans relâches. On les avait cru disparus à l’orée des années 90, le public leur préférant les rythmes du mbalax, mais, tel leur arbre fétiche, le groupe a essuyé les tempêtes, vu certaines de ses branches ployer, certaines ont même cédées, comme celle qui soutenait leur iconique chanteur Abdoulaye Mboup, emporté par un accident de la route en 1975, ou encore celle de Ndiouga Dieng, autre vocaliste du Baobab, décédé à l’âge de 71 ans, en novembre dernier, et à qui est dédié ce nouveau disque. Le Baobab est toujours debout.

Debout, et revigoré ! Pour cette nouvelle mouture, si certaines absences se font sentir, comme celles évoquées plus hauts [Barthélémy Attiso, Ndiouga Dieng…], il y a également pas mal de musiciens qui sont venus prêter main-forte, et rejoindre les rangs de l’Orchestra. Ainsi pour la première fois de son histoire le Baobab s’adjoint les services d’un korafolà [joueur de kora], le casamançais Abdouleye Cissoko — qui vient rapprocher encore un peu plus le son Afro-Cubain de l’orchestre avec ses origines mandingues (bien que pour être juste, il faut rappeler Balla Sidibe, chanteur, et membre fondateur du groupe a déjà largement puisé dans le registre mandingue) — et engage également deux musiciens béninois de talents, le tromboniste Wilfried Zinzou, qui vient taquiner les saxophones d’Issa Cissoko et de Thierno Koite, et le guitariste solo Rene Sowatche, qui vient combler le vide laissé par Barthélémy Attisso. En plus de ces nouveaux venus dans le line-up de l’Orchestra Baobab, ce nouvel album se voit également ponctué par les interventions de nombreux invités. Citons notamment Cheikh Lo qui vient prêter sa voix au titre « Magnokouto », et Thione Seck qui rechante « Sey » avec son ancien groupe pour la première fois depuis 35 ans… Le Baobab est toujours debout.

Tribute To Ndiouga Dieng est à paraitre le 31 mars 2017, chez le très bon label World Circuit Records, on peut dès à présent profiter d’un avant-gout, avec le titre d’ouverture du disque « Foulo ». Un titre qui sonne comme la promesse d’encore de nombreuses et chaudes nuits animées par les artisans les plus fidèles, et les plus humbles de la scène sénégalaise. Le Baobab est toujours debout.

 

Orchestra Baobab – « Foulo » :

Tracklist de Tribute To Ndiouga Dieng :
1. Foulo
2. Fayinkounko
3. Natalia
4. Magnokouto
5. Mariama
6. Woulinewa
7. Sey
8. Caravana
9. Douga
10. Alekouma

 

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