C’est une curieuse expérience que nous offre l’artiste nigériane Celeste Ojatula avec son dernier titre, “Traveler”. Elle nous cueille, comme ça, au débotté, sans prévenir, avec ce voyage sonore en duo avec Anabel Rose, artiste philippino-ghanéenne à la voix de velours. Un voyage qui, dès les premières mesures, semble quitter Lagos pour rejoindre une sorte de Brésil onirique et synthétique, entre chaleur tropicale et douce mélancolie numérique.
Sur une base de bossa nova minimaliste, Celeste déroule ses arpèges de guitare comme on déroule une carte postale rêvée : un peu de sel, un peu de lumière, et cette impression étrange que le temps ralentit. On devine Bahia dans le souffle des percussions, mais un Bahia filtré par un synthétiseur, recomposé par une productrice qui préfère les paysages intérieurs aux clichés de carte postale.
Et c’est là toute la beauté du morceau : ce n’est pas une chanson d’évasion, c’est une échappée mentale. Les voix de Celeste et d’Anabel s’y entrelacent, tissées de tendresse et d’un soupçon d’ironie face au chaos du monde. Les guitares y chuchotent, les synthés y respirent, et les cuivres numériques viennent zébrer l’horizon comme des éclairs dans un ciel de fin d’été.
Inspirée, dit-elle, par une rencontre impromptue avec une musicienne brésilienne à Lagos, Luedji Luna dit on, Celeste a écrit “Traveler” en dix minutes. Dix minutes d’instinct pur, de rêve lucide, de chaleur partagée. Et le résultat est là : un morceau qui flotte entre Lagos, Bahia et un disque dur, un hybride sensible entre pop solaire, bossa électronique et poésie vagabonde.
Celeste Ojatula & Anabel Rose « Traveler » :
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