Après un premier album, Salvation, qui a inscrit Matthew Gordon dans la liste des valeurs sures de la nouvelle scène britannique, voilà que l’aventurier du son est déjà de retour avec son Pie Eye Collective pour un nouvel album, Tangential City, qui nous pose une colle, ou plutôt une équation… comment évoluer dans une toutes les strates d’une ville, d’une société en fait, sans renier son individualité… et la réponse est… plutôt mathématiques !
Enfin… musicale aussi, car il faut dire que la musique du Pie Eye Collective s’accommode très bien avec les strates et les maths ! Dans une savante construction de jazz et de dub, d’électronismes et de grooves synthétiques, de broken beat et d’ambient… Matthew Gordon réussit ici à faire collaborer les notes et les opérations. Avec l’aide de longues lames de synthés, de crépitements sonores, de basses alanguies, de compositions qui grimpent vers le ciel, comme les immeubles d’une ville — oui, l’image du gratte-ciel à l’américaine pourrait rapidement venir vous taquiner l’esprit, mais on est en Angleterre, alors les compositions sont ici petites et trapues, et lance leurs charpentes grouillantes avec le réalisme d’une scène musicale plus attaché à l’homme qu’aux dieux — le musicien britannique analyse les strates d’une ville. Il plonge dans l’underground, frôle la upper society, s’intéresse à ses diversités, va même questionner la diaspora jamaïcaine avec un « Land of Wood and Water » qui rend hommage à la traduction du premier nom de la Jamaïque, Xaymaca. Et, à travers tous ces questionnements musicaux sur l’identité complexe et multiculturelle d’une ville, de cette fameuse Tangential City, ce sont en fait les strates de sa propre personnalité, de sa propre identité, qui se découvrent ici !
Pie Eye Collective – Tangential City :
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