Synthétique et superbe, Athena descend du violon de Sudan Archives

C’est une déesse de la beauté noire qui trône fièrement, violon à la main, sur le socle d’Athena, le premier album de la déjà célèbre chanteuse et violoniste américaine, Sudan Archives ! Un nom qui vient de Sudan, le surnom qu’on lui a donné petite fille de manière peut-être un peu prémonitoire, puisque c’est dans le patrimoine musical de ce pays à cheval entre l’Afrique et le monde arabe qu’elle ira puiser une bonne partie de son inspiration, et d’Archives, pour représenter l’autre facette de cette artiste avant-gardiste passionnée d’ethnomusicologie !

Les amateurs de choses branchées et de crépitement RnB qui regarde vers d’autres horizons, connaissent probablement déjà la belle Sudan Archives qui s’est fait déjà remarquée par le passé avec deux EPs rivalisant chacun de qualité, Sink, et l’éponyme Sudan Archives. Mais, aujourd’hui, on rentre dans le sérieux, l’artiste se met à nue, et se drape de bronze sur son très attendu premier album, Athena, qui vient de sortir chez Stones Throw Records, label dont elle fait la fierté depuis un certain temps maintenant.

Dès les premières notes de cet album plutôt intense, on retrouve tout ce qui fait la qualité de Sudan Archives, un son qui balance avec violence entre la froideur d’une production sombre et électronique, et l’intensité vibrante de l’authenticité de la démarche d’une artiste qui se met à nue. Des rafales de violons tantôt synthétiques, tantôt avec la chaleur un peu aigre d’un mariage à Khartoum, plongent dans l’immensité tourmentée d’un RnB expérimental et vaporeux. Étourdi par les synthés, l’on ne sait plus trop à quoi se raccrocher, et si un temps on espérait pouvoir la comparer à qui de Erika Badu, ou de Lauryn Hill, les deux grands noms qui vienne directement en tête quand on parle de RnB de qualité, finalement c’est peut-être Francis Bebey, le Camerounais qui l’emporte, non pas qu’il ait révolutionné le RnB, mais il est l’une des inspirations de Sudan Archives, et, comme lui, elle fait partie de ce genre d’artiste qui s’en fout des classifications et qui créé sa propre catégorie… Alors, accroché aux cordes du violon de Sudan Archives… il ne nous reste plus qu’à poursuivre cette Athena sonore et noire dans son univers bien singulier !

Sudan Archives – Athena :

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