Mi gangster en cagoule noire, mi sapeur en mocassin croco, Makala ressort de l’ombre comme un type qui a laissé la lumière allumée par mégarde. Plus de deux ans après Chaos Kiss, le Suisso-Congolais revient avec “Hotel Yotsuya”, un single sec, fumant et pas vraiment poli, accompagné d’un clip où sa drill futuriste zigzague dans les couloirs d’un faux hôtel tokyoïte. Entre les armes à feu qui brillent façon accessoires de théâtre Nô et un flow qui fait feu de tout bois, Makala vient remettre un peu d’huile sur le brasero du rap genevois. Ça y manquait un peu de chaleur.
Pour comprendre ce retour, il faut remonter à mars 2024 : salutation rapide sur Instagram, photos à Tokyo, quelques copines, beaucoup de mystère, et puis… plus rien. Silence radio, promo lunaire, rumeurs de retraite anticipée, supposées embrouilles avec les siens. Makala entretenait son mythe… Et voilà que dix-huit mois plus tard, il revient, entouré des vétérans de sa clique, celle de Superwak, dans un clip signé Exit Void, comme pour prouver que la famille n’a jamais vraiment bougé.
Yotsuya, quartier de Shinjuku, n’est pas choisi au hasard : on devine que “Hotel Yotsuya” a germé là-bas, entre une soirée trop longue et une introspection trop courte. La production sombre, moite et délicieusement tordue de Varnish La Piscine sert de tapis roulant à un Makala en très grande forme. Les punchlines tombent, certaines drôles, d’autres venimeuses, toutes avec ce mélange d’arrogance nonchalante et d’ironie sèche qui n’appartient qu’à lui.
Il parle de lui, des siens, de ses origines, mais surtout des hypocrites, des médias trop propres, des rappeurs trop vides. Il coupe court à la rumeur de la fatigue artistique en trois minutes et seize secondes : “Je suis toujours là, je suis même meilleur, et j’ai encore les crocs.” Dans cet egotrip qui fait des clins d’œil au “Piou Piou” de Slimka, Makala ne se contente pas de rappeler qu’il est Méchant. Il enfonce la porte à coups de rimes.
Le clip, qu’il co-réalise, confirme le reste : silhouette affûtée, énergie d’un type qui revient pour découdre, pas pour discuter. Le Big Boy Mak revient à ses fondamentaux, entouré de sa bande, prêt à remettre la baraque genevoise au carré. La suite s’annonce prometteuse, et peut-être même incendiaire.
Makala « Hotel Yotsuya » :
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