Psychédélisme et rock font bon ménage dans l’Anatolie de Gaye Su Akyol

Une fois n’est pas coutume, mais nous allons vous parler dans ces pages normalement dédiées aux cultures d’Afrique et des Caraïbes, d’une artiste turque. Mais n’y voyez pas là une tentative propagandiste de servir les velléités extensives d’un Erdogan qui se rêve rouvrant la Grande Porte de l’Empire ottoman sur ses provinces africaines… loin de là. Déjà, car nous ne sommes mus que par le simple intérêt artistique, et qu’en plus, l’artiste dont nous allons parler — d’ailleurs, arrêtons le suspense ici, et citons son nom Gaye Su Akyol — est une fervente résistante au totalitarisme islamiste friendly de l’apprenti sultan.

Quelles sont les armes Gaye Su Akyol dans sa quête d’émancipation et de liberté ? Une musique engagée qu’elle affute au fil de ses albums, et qui tranche net les conventions, surtout sur son très réussi troisième album, İstikrarlı Hayal Hakikattir, qui vient de sortir chez Glitterbeat. On y découvre un rock psychédélique, qui oscille entre tradition anatolienne du genre (l’on ne saurait que vous conseiller d’ailleurs d’aller écouter quelques grands noms du genre tel Barış Manço, Erkin Koray, ou encore Selda Bağcan ; cette dernière que Gaye Su Akyol cite d’ailleurs comme l’une de ses grandes sources d’inspiration, à l’instar de… Kurt Cobain !), surf rock, nappes de synthés aériennes… voir spatiales, post-punk, et tout un tas de petits éléments qui font que de ce disque émane un sentiment de Rocky Horror Picture Show turcophone, grandiloquent et psychédélique !

Cinglante, pertinente, et engagée, mais aussi fantaisiste, fantasque, et drôle, avec ce troisième album, İstikrarlı Hayal Hakikattir, Gaye Su Akyol nous ouvre les portes d’un rêve turc où les femmes peuvent vivre libres, où les hommes peuvent vivre libre, et où la musique peut vivre libre.

 

Gaye Su Akyol – İstikrarlı Hayal Hakikattir :

 

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