Il y a ce moment. Le moment. Le calme avant la tempête, la bonace comme dirait les gens qui prennent la langue pour savante. Eh bien, on dirait bien qu’Odumodublvck nous sort ici son moment bonace… (et n’allez pas chercher là une manière vulgaire de qualifier une jolie fille, bonace et bonasse sont du même son, mais pas du même sens). Oui, son moment avec lequel il nous suspend à ses lèvres, à ses tournures et ses entournures, à la rondeur de ses prods, à ses gimmicks aguichants. Le calme avant la tempête, le son avant l’album.
Et ce son, c’est “Industry Machine”. Le morceau-titre de son futur projet, et pas un amuse-bouche : un gros plat qui s’impose déjà sur la table. Après les échauffements – “2:02 PM in London (Freestyle)” qui a affolé les timelines, puis “Pay Me” avec Zlatan et Stormz, Odumodublvck met le pied au plancher. Sur ce single, il garde le groove de son okporoko, un midtempo qui claque comme une gifle lente, et ce flow entre chant et menace. Derrière, Ucee à la prod, épaulé par Odumo lui-même, plus Mizzle et Juno en renfort.
Mais ce n’est que l’ouverture : il a dévoilé la tracklist complète de l’album à venir – 23 morceaux, excusez du peu – et une liste de featurings qui ferait rougir un festival : Wizkid, Davido, Skepta, Saweetie, Giggs, Modenine, et d’autres. Comme pour Eziokwu, il confie encore la pochette à Slawn, parce qu’un mythe a besoin d’un visuel à la hauteur.
Depuis Eziokwu, il se traîne derrière lui autant de louanges que de haters. Les premiers l’élèvent au rang de prophète du hip-hop nigérian moderne. Les seconds le réduisent à un “il ne rappe même pas”. Sauf que voilà : les “bars” des puristes, personne ne les connaît, ses refrains à lui, tout le monde les récite.
Alors oui, « Industry Machine » est une promesse, une déclaration de guerre posée calmement sur la table. Le calme avant la tempête, la bonace avant la houle. Et à l’horizon, le 26 septembre, un album qui risque de déchaîner la mer entière.
Odumodublvck « Industry Machine » :
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