Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyl », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques qui ont marqué l’histoire de la musique. Et pour ce cent-huitième opus, nous quittons Cuba (cf. l’instant vinyle n° 107), pour nous rendre au Mali, et y découvrir le disque Kassikoun d’Abdoulaye Diabaté !
Dans notre propos liminaire, nous disons que nous quittons Cuba pour nous rendre au Mali… en fait, peut-être que nous devrions dire que nous nous rendons plutôt en Côte d’Ivoire, car c’est là-bas, à Abidjan, que le musicien malien Abdoulaye Diabaté a enregistré son œuvre la plus majeure, le disque qui nous intéresse aujourd’hui, Kassikoun, sorti en 1988 chez Syllart Records.
Mais revenons sur Abdoulaye Diabaté, si souvent il est resté dans l’ombre de son frère, plus célèbre, un certain Kassé Mady Diabaté, sa carrière et son influence sur la musique mandingue n’en restent pas moins importantes. Issu d’une famille de griots, il commence à se faire connaître en jouant avec de grandes formations régionales, dans sa région de Ségou, mais aussi avec le Koulé Star de Koutiala. En 1978, il cofondera à Abidjan le Super Mande au côté du musicien burkinabé Mangue Konde. Déjà avec cet orchestre, notamment avec le disque Wahabiadachi, sorti en 1978, qui sera un temps interdit d’antenne à cause de sa critique des marabouts, Abdoulaye Diabaté pose les bases de son art, et commence à structurer certaines des chansons que l’on retrouvera 10 ans plus tard sur Kassikoun.
D’ailleurs, venons au fait… Kassikoun, sorti en 1988, le disque est le fruit du travail d’Abdoulaye Konate qui sublime l’art de la chronique griotique et de la chanson mandingue, le tout dans une orchestration très moderne, où les chœurs mandingues croisent des synthés 80’s, où les incisions d’une batterie moderne frayent avec les vibrations des percussions traditionnelles. Faut dire que sur ce disque Diabaté a su s’entourer, déjà en retrouvant une célèbre formation malienne, le Kéné Star du Mali de Sikasso. Et puis en faisant appel à un certain Boncana Maïga, le flutiste malien formé à Cuba avec Les Maravillas de Mali, et devenu un arrangeur et producteur incontournable depuis son retour sur le continent, mais aussi en invitant sur trois morceaux du disque, le guitariste guinéen Dielly Moussa Kouyaté (passé par les rangs du Rail Band de Bamako, et du Bembeya Jazz National).
Plus qu’un condensé aux cultures mandingues et du Wassoulou, ce Kassikoun, « parfois » en bambara, est un disque phare de la musique africaine et une ode au continent.
Abdoulaye Diabaté – Kassikoun :
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