Lenbé, premier album du duo du même nom, c’est un truc qui commence tranquille, les guitares t’attrapent, la reverb t’enveloppe, et avant que tu t’en rendes compte, tu flottes quelque part entre la Guadeloupe et La Réunion, suspendu dans un halo de distorsion et de nostalgie.
Lenbé, c’est le grand écart entre deux îles, deux océans, et mille manières d’habiter le silence. Ici, pas de beats trop chauds, pas de zouk, pas de shatta, juste des guitares qui respirent, des batteries qui s’étirent, des nappes de synthé qui s’échouent comme des vagues lentes. On pense forcément à Tortoise, Sonic Youth, ou à un Sigur Rós qui aurait pris un peu trop le soleil. Mais Lenbé, c’est autre chose, c’est la Caraïbe à la tombée de la nuit, quand la chaleur retombe et que les lucioles deviennent des constellations.
Sur les huit titres de ce premier disque, le duo construit un monde suspendu. Brendan, basé en Guadeloupe, tisse la trame, une architecture sonore dense et cinématique, où chaque note semble chercher un horizon. Pierre, venu de La Réunion, injecte sa rage tranquille, son instinct, cette façon de faire parler les cordes comme des vagues sous pression.
Lenbé, c’est du post-rock tropical sans folklore. Un disque qui ne cherche pas à plaire, mais à respirer. Un son qui se déploie lentement, comme une carte marine qu’on déplie sous la lune. Et quand le dernier morceau s’éteint, on reste là, à écouter le silence, et ce silence, lui aussi, a pris l’accent des îles.
Lenbé Lenbé :
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