Griot de Barzo, quand le Costa Rica écoute battre son cœur africain

Cela fait un moment qu’on suit les élucubrations musicales du producteur costaricain Barzo. Qu’on plonge avec lui dans les forêts sonores de son pays, qu’on va caboter sur des plages caribéennes, qu’on le voie flirter avec le hip-hop latin ou l’électro tropicale. Mais cette fois, Barzo vise plus loin, il fait planer ses machines au-dessus du ciel d’Afrique, et s’invite dans la grande conversation des griots.

Sorti sur le très bon label Wonderwheel Recordings, Griot est un EP-monde, une fusion solaire entre les accents venus d’Afrique et la patte électronique du producteur. En quatre titres, il aligne un casting qui dit tout : le chanteur ghanéen Zongo Abongo, le guitariste béninois Kaleta, le poète franco-camerounais Pat Kalla, et la chanteuse ougandaise Sandra Nankoma. Quatre voix, quatre émotions, un même fil conducteur, celui du verbe et du groove.

Le voyage commence avec « So Me Nsa », une bulle de joie chantée en twi, où Zongo Abongo distille son énergie solaire, entre highlife et house, un hymne à la vie et à la liberté. (Petite parenthèse : le chanteur affronte actuellement le cancer, un EP solidaire est sorti pour soutenir son traitement.) Vient ensuite « Minagan », où Kaleta ressuscite l’esprit d’un Fela Kuti et le fait frayer avec un groove hypnotique signé Barzo. « Touché Coulé » déroule lui la prose tendre et charnelle de Pat Kalla, un slow cosmique pour cœurs épris de poésie. Et « Langi », conclut l’EP avec la voix profonde et soul de Sandra Nankoma qui chante la séparation avec une grâce désarmante.

Barzo, en bon conteur, ne se contente pas de sampler le continent africain. Il l’écoute, le respecte et le réinvente. Griot, c’est l’Afrique réimaginée par un producteur d’Amérique centrale : un hommage vibrant à la mémoire orale, aux musiques vivantes, et aux voix qui refusent le silence.

Barzo Griot :

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