Etienne de la Sayette & The Wild Horses Orchestra, tendre voyage

Sous le ciel pastel d’un printemps qui hésite encore, Etienne de la Sayette rouvre les portes de son for intérieur avec un disque qui sent bon la poussière et le foin des vieux cirque équestres, les après-midis au bord de Loire et les prières égarées dans les montagnes sacrées de Lalibela. Avec Etienne de la Sayette & The Wild Horses Orchestra, le multi-instrumentiste parisien signe un voyage à la fois tendre et sensible, un disque cousu main où l’on devine chaque couture, chaque souffle, chaque frisson de bois poli par le temps.

Né en 2020 dans la solitude feutrée du premier confinement, The Wild Horses Orchestra est un orchestre fantôme, une fanfare imaginaire montée à cru par un homme seul, reclus dans son studio, sans autre compagnie que ses flûtes, ses clarinettes, son vieux piano et un harmonium qui devient ici un véritable personnage central. Loin des claviers électriques et des synthés de ses précédents albums, Etienne délaisse le clinquant pour une approche artisanale, chaleureuse, où chaque note semble sortie d’un carnet de voyage oublié.

C’est un disque aux mille reflets : la lumière douce d’une guinguette au crépuscule, quelque part entre Tours et Montsoreau, y côtoie les éclats des miroirs des parures des nomades banjaras. Un disque qui glisse sans effort de l’ombre moite des caveaux jazz parisiens à la fraîcheur minérale des églises taillées dans la roche d’Éthiopie. Et s’il fallait tracer sa géographie intime, elle irait de la Corée du Sud à l’Afrique de l’Est, en passant par des détours rêvés, des escales imaginées, où l’on croise les voix tutélaires de Girma Bèyènè, légende éthiopienne du swing abyssin, et Madame Kang Kwon Sun, littéralement « trésor national vivant » du chant royal coréen.

Soutenu à la batterie par Nicolas Brémaud, compagnon de longue route (notamment au sein du trio Tako Toki), Etienne tisse une fresque sans prétention mais profondément habitée. Le mixage de Fabien Girard ajoute une touche de velours à cet album enregistré maison, et le pinceau de Ben Hito en signe une pochette digne d’un conte graphique en technicolor sépia.

Un album comme une rêverie éveillée, un cabaret en équilibre sur un fil tendu entre deux continents, entre deux respirations. Une caresse sonore pour temps agités.

Etienne de la Sayette – Etienne de la Sayette & The Wild Horses Orchestra :

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