Tandis que nous traitons sur djolo.net des actualités culturelles africaines et caribéennes, les actualités musicales sont nombreuses dans le reste du monde, et dans cette rubrique simplement intitulée « Et pendant ce temps dans le reste du monde » nous vous proposons un bref tour de ce qui nous a plu cette semaine !
T2i « Lanmou » // Guyane
Le rappeur T2i est de retour avec la vidéo de Lanmou, qui signifie « l’amour » en créole guyanais. Adepte des beats influencés par les rythmes caribéens et les musiques sud-américaines comme la salsa ou la bossa nova, T2i invente son propre style, qu’il qualifie de « fruité ». Originaire de Roura, il se nourrit de l’environnement amazonien qui l’entoure, ajoutant un peu de vert et de fraîcheur à sa musique urbaine. Sur une production signée Dje2Beats cet artiste pluridisciplinaire montre à la fois ses talents de rappeur et de vidéaste, dans une clip une nouvelle fois fait maison !
Souryadeep Bhattacharyya « Eternal Twilight: Madhuvanti on Sarod (Live) » // Inde
A travers une live session, le musicien Souryadeep Bhattacharyya partage son héritage du sarod, instrument indien à cordes pincées. A travers 3 segments musicaux et en 1h20, il mêle l’improvisation avec l’essence et la profondeur des ragas traditionnels, dans un style inspiré de l’école gharana, en particulier des villes de Shahjahanpur et de Gwalior. L’album cherche à capturer la beauté du Madhuvanti, un raga connu pour ses aspects romantique et introspectif. Un bel exemple de préservation de la musique classique hindoustanie, genre aussi ancestral qu’intemporel.
Sonia Konaté « 21st » // France, Royaume-Uni
Sonia Konaté est une guitariste née en France, de racine malienne, qui s’inspire de son projet personnel pour délivrer des projets introspectifs. En tant que musicienne de session, son expérience s’est enrichie grâce à ses collaborations avec Lizzo, Billy Ocean ou Emeli Sandé. Aujourd’hui basée à Londres, elle propose aujourd’hui 21st, un EP en solo où se télescopent jazz, neo-soul et influences ouest-africaines, en particulier les textures du Djeli Ngoni. Porté sur une réflexion autour du développement personnel et du concept de transition, l’EP s’inspire aussi de l’ésotérisme, de l’art abstrait, du tarot et du travail de la poète américaine Maya Angelou. Tantôt groovy, tantôt méditatif, cet EP instrumental brille par la pureté de ses arrangements !
Lara Klaus « Codo da Cura » // Brésil
Chanteuse et percussionniste originaire de Recife, Lara Klaus combine groove et émotions sur cette vidéo lumineuse. Ce projet rend hommage au Coco, rythme traditionnel de la région du Pernambuca. Ici, zabumba, shakers, bombo legüero, cuillères québécoises, et sonorités de la viola nordestina et du pífano, fusionnent à mi-chemin des rythmes afro-brésiliens et de la pop moderne. Egalement membre du groupe pan-américain 100% féminin Ladama, Lara Klaus fait ici appel aux voix envoûtantes de Flávia Nascimento et Bianca Rocha pour encor eplus de cachet !
Joey P. « Dying to Live » // Etats-Unis
D’abord intéressé par le métal, Joey P. s’est découvert des talents vocaux qui l’ont conduit sur le chemin de la musique urbaine. D’une voix tremblante qui semble naturellement empreinte de mélancolie, l’artiste de Chicago inscrit son R&B sensuel dans l’air du temps, tout en faisant écho à celui des années 2000. Avec des accents synth-pop et une esthétique lo-fi, Joey P. livre un EP hypnotique et envoûtant, parfait pour vos playlists de lovers.
Lusitano « Liberdade » // Brésil
Un cri s’élève depuis les sound systems des favelas de Rio. C’est Lusitano qui envoie un message puissant qui, en l’espace d’une minute trente, fait à la fois danser et réfléchir. L’artiste doppe ici son message de liberté aux basses du funk carioca, appelant l’auditeur à se libérer de ses chaînes pour commencer une nouvelle vie, trouver un nouveau but. En utilisant subtilement les influences de ses racines pluriculturelles – qu’elles soient portugaises, angolaises, allemandes ou britanniques- Lusitano livre un banger fédérateur. Médite sur les paroles, danse sur le beat… OU les deux à la fois !
Ajib « Orly » // France
En utilisant « Orly » comme la métaphore d’un carrefour d’émotions, Ajib parle d’exil et de colère, animé par le sentiment de solitude d’un homme déraciné. Jonglant entre chant traditionnel tunisien et rap français, Ajib explore la frontière toujours floue entre le départ vers de nouveaux horizons et l’ancrage dans un nouveau pays. La richesse de ce morceau réside aussi dans sa prod, cette mélodie mélancolique empruntée au flamenco, sur fond de hip-hop et de musique chaabi.
Omar Jatta « Brüder » // Allemagne
Tantôt sur de l’amapiano, tantôt sur de l’afrobeats, Omar Jatta chante sa réalité d’Africain installé en Allemagne. Son nouveau single « Brüder » est un manifeste sur la famille et la loyauté sur fond de manque de confiance dans les institutions. En français, dans sa langue maternelle mandingue, mais surtout en allemand, l’artiste tente de vulgariser ses messages pour que le public de son pays d’adoption puisse comprendre d’où vient la diaspora, ce qu’elle vit et ce qu’elle subit. Sur un air d’afro-swing, le jeune homme de racines gambienne et sénégalaise partage son histoire, explorant son présent, son passé et surtout ses espoirs pour le futur.
N3WYRKLA « Plastic Cup » // Etats-Unis
N3WYRKLA est une chanteuse américaine qui a grandit au contact de la culture hip-hop, R&B et soul de Philadelphie. Partie vivre à New Jersey, elle y découvre le rock underground, le punk et l’émo. Une collision entre des genres opposés qui explique sans doute le caractère explosif de ce nouveau single. « Plastic Cup » parle de la tentation nocturne de rejoindre quelqu’un après quelques verres, dans une ambiance urbaine qui se démarque par sa production saturée et écrasante, qui rend la chanson presque bestiale et dystopique.
Cozy « Glory » // Etats-Unis
Cozy se définit lui-même comme un artiste de « World-pop » un peu particulier. Il s’imagine comme un cosmonaute, un explorateur de l’espace qui traverse les étoiles en quête de réponses. C’est cette vérité cosmique qu’il raconte, dans l’espoir d’offrir une renaissance à la scène urbaine, tant dans les textes. Cozy se démarque d’autant plus de l’afrobeats conventionnel par ses fusions uptempo et son atmosphère éthérée, presque psychédélique.
François Renoncourt
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