Et pendant ce temps dans le reste du monde #262

Tandis que nous traitons sur djolo.net des actualités culturelles africaines et caribéennes, les actualités musicales sont nombreuses dans le reste du monde, et dans cette rubrique simplement intitulée « Et pendant ce temps dans le reste du monde » nous vous proposons un bref tour de ce qui nous a plu cette semaine !

F.A.V. x Tino Amor « Cute » // Costa Rica

Avec « Cute », le duo costaricien F.A.V. et Tino Amor frappe fort en mêlant cumbia, pop, hip-hop et électronique dans un tourbillon sonore aussi audacieux qu’addictif. Derrière ses rythmes effervescents et ses refrains entêtants, le morceau capture le vertige de l’amour naissant : ce moment où tout semble possible, où l’on agit sans logique, porté par une émotion brute. Fer de lance d’une scène expérimentale en pleine effervescence, F.A.V. et Tino Amor imposent leur esthétique unique et engagée, aussi bien musicale que visuelle. Encensés par Rolling Stone, qui qualifie leur style de “brain-rot sonidero”, ils signent ici un hymne à l’amour impulsif, fou et libre, fidèle à leur démarche aussi subversive qu’émotive.

Himmat Singh « Mera Yaar » // USA, Inde

Avec « Mera Yaar », Himmat Singh tisse un cocon sonore entre R&B feutré, lo-fi cotonneux et influences classiques indiennes. Dans ce slow brûlant de douceur et de nostalgie, le chanteur californien d’origine punjabi livre une ballade intime, où chaque mot en langue panjabi semble suspendu dans le temps. La voix de Singh, délicate et enveloppante, flotte sur une production minimaliste mais d’une grande finesse, idéale pour les rêveries nocturnes. Entre mélodies oniriques et rythmiques caressantes, « Mera Yaar » confirme la singularité d’un artiste qui, entre Los Angeles et le sous-continent indien, trace un pont sensible entre les cultures et les émotions.

Robert Ascroft « Vagabond (feat. Tess Parks) » // USA

Sur « Vagabond », le photographe et réalisateur Robert Ascroft s’associe à la magnétique Tess Parks pour livrer une ballade hypnotique à la croisée du rock brumeux et du cinéma. Porté par une production aux accents cinématographiques, où chaque note semble flotter dans une lumière crépusculaire, le morceau évoque l’errance mélancolique d’âmes en quête de sens. La voix grave et voilée de Tess Parks, comme surgie d’un rêve lynchien, glisse sur les guitares atmosphériques d’Ascroft avec une grâce sombre et captivante. En digne héritier de l’esthétique 4AD et des rêveries post-punk, « Vagabond » s’écoute comme on traverse un paysage désertique à la tombée du jour, entre solitude, beauté et mystère.

Cici Arthur (Joseph Shabason, Chris A. Cummings, Thom Gill) « Way Through » // Canada

Avec « Way Through », le trio torontois Cici Arthur — composé de Joseph Shabason, Chris A. Cummings et Thom Gill — livre un morceau tout en délicatesse, entre introspection douce et éclats orchestraux. Né des errances urbaines de Cummings à vélo pendant les confinements de 2020, le titre explore ces « impasses » qui mènent parfois à des découvertes insoupçonnées, autant physiques qu’émotionnelles. Sur fond de cuivres mélancoliques et d’arrangements somptueux signés Owen Pallett (à la tête d’un orchestre de 30 musiciens), la voix limpide de Dorothea Paas flotte comme une lueur fragile. « What good are dead ends when I’m looking through a way through », chante Cummings, dans un réalisme désarmant sur les espoirs déçus. Un single lumineux et sincère, où l’adulte contemporain se cherche un chemin — entre la beauté du présent et les rêves qui s’effilochent.

Stimming « Keys Don´t Match (feat. Dominique Fricot) » // Allemagne, Canada

Avec « Keys Don’t Match », Stimming signe un morceau intime et bouleversant, porté par la voix spectrale du chanteur canadien Dominique Fricot. Sur une trame downtempo aux textures denses et organiques, l’artiste hambourgeois explore le processus de deuil amoureux avec une sincérité rare. Cette pièce marque la fin d’un long chapitre personnel — celui de sa première relation, restée vivace dans son esprit pendant près de quinze ans. La métaphore des clés qui ne s’accordent pas devient le fil rouge d’un titre à la fois mélancolique et libérateur, où les émotions trouvent peu à peu leur résolution. Fidèle à son approche sonore singulière, Stimming mêle field recordings insolites et constructions harmoniques imprévisibles, dans une esthétique toujours en mouvement.

Joan Arnau Pàmies Guidelines/Fonaments // Espagne

Avec Guidelines/Fonaments, Joan Arnau Pàmies nous plonge dans une œuvre audacieuse et multifacette qui réunit ses influences les plus marquantes, du classique à l’électronique, du jazz libre au glitch, en passant par la pop avant-gardiste. Enregistré sur une période de quatre ans, cet album est le fruit d’une quête personnelle et artistique où chaque pièce représente un principe essentiel de son évolution créative. Le titre, à la fois en catalan et en anglais, symbolise son parcours entre traditions passées et préoccupations esthétiques contemporaines. Fidèle à sa démarche radicale et expérimentale, Pàmies a assuré la production, l’enregistrement et le mixage, offrant ainsi une œuvre qui navigue entre structure et liberté, précision et spontanéité. Guidelines/Fonaments est un voyage sonore profondément introspectif, reflet de l’engagement de Pàmies à créer une musique qui interroge et émeut.

Larum The Music of Hildegard von Bingen Part II // USA, Corée du Sud

Avec The Music of Hildegard von Bingen Part II, le duo Larum — formé du saxophoniste Chet Doxas et du magicien électronique Micah Frank (fondateur de Puremagnetik) — poursuit sa fascinante exploration des résonances contemporaines de la musique médiévale. Inspirés par l’œuvre mystique et visionnaire de l’abbesse Hildegard von Bingen, ils tissent un dialogue audacieux entre contrepoint ancien, textures ambient, field recordings et improvisations jazz. Ce second volet s’ouvre notamment à la collaboration intense de la violoncelliste sud-coréenne Okkyung Lee sur “O orzchis ecclesia”, une pièce hypnotique basée sur un antiphon écrit dans la Lingua Ignota, langue inventée par Hildegard elle-même. Plutôt qu’une simple relecture, Larum propose une transmutation sonore où la spiritualité du XIIe siècle trouve un écho saisissant dans les outils du XXIe.

The Summer Fruits « Take Time (Acoustic Version) » // UK

Avec « Take Time », le groupe britannique The Summer Fruits signe une douce parenthèse folk qui invite à ralentir le rythme. Dans un monde où tout va trop vite, ce morceau agit comme une respiration : une mélodie acoustique apaisante, portée par des harmonies simples et sincères, qui nous rappelle de savourer les petits instants du quotidien. Formé à Nottingham en 2020, le duo Alex et Peter affine ici son esthétique easy listening, en cultivant une tendresse sonore qui touche au cœur. « Take Time », c’est une chanson comme un rappel bienveillant : celui de vraiment écouter, de goûter, d’être présent.

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