Tandis que nous traitons sur djolo.net des actualités culturelles africaines et caribéennes, les actualités musicales sont nombreuses dans le reste du monde, et dans cette rubrique simplement intitulée « Et pendant ce temps dans le reste du monde » nous vous proposons un bref tour de ce qui nous a plu cette semaine !
Caribombo « El Catire » // Venezuela
Le label français Galletas Calientes ne déçoit jamais. Et c’est encore le cas avec ce nouvel album du multi-instrumentiste vénézuélien Caribombo. Basé en France, l’artiste dévoile encore sa capacité à mêler ses influences afros et latines, en confrontant les percussions et les machines, une collision qui fait ici des étincelles. « El Catire » est un extrait de son nouvel album Barrio Popular, voyage initiatique dans les quartiers emblématiques du monde entier, où il invite au passage des musiciens et vocalistes du Mexique, d’Ouganda, du Congo ou d’Angleterre. Avec un pied toujours collé au dancefloor, Carlos Guillen ne se met aucune limite dans cet album organique où l’on croise du dub, de la batida, de la cumbia, du downtempo, et autres morceaux qui s’inscrivent aisément dans le mouvement global bass. Solide !
Kaliman « Dancehall Shot » // France
On prend la DeLorean et on file en 2003, quand le crew français Kaliman livrait des pépites dancehall ludiques et intemporelles. Après leur classique « Pas de Travail », ils ressortent le festif « Dancehall Shot », produit par Para One. Extrait de la compilation Quality Streetz, le titre est le résultat d’une collaboration entre trois MC du Val-de-Marne : Dragon Davy du groupe Soundkaïl, Abib de Kaliman, et Chadness du sound system Heartical. Un come-back qui ravira autant les darons nostalgiques que les curieux du ragga dancehall !
Dukes of Roots « Money » // USA
Les covers, ça sonne souvent comme du copier-coller. Mais quand un groupe parvient à propulser un classique international dans un univers opposé, on adore ! C’est le cas des américains Dukes of Roots qui rendent un hommage vibrant au « Money » de Pink Floyd. Porté par la voix captivante de Merman Mosengo, le quintet parvient ici à conserver la vibe originale dans un reggae solide gorgé de soul.
Latenightbrooda « El Hawa » // France
Le mystérieux Latenightbrooda dévoile son univers introspectif et mélancolique avec la sortie de بوعوينة, un album de cloud rap sombre et épuré. En écoute ici, le single « El Hawa » rend compte du poids des absences et des messages du passé. D’après l’artiste, « le vent devient messager des âmes errantes, portant avec lui les souvenirs, la douleur et l’incompréhension d’un monde qui préfère détourner le regard. » Un poème brumeux à la tension palpable, témoin des émotions que l’artiste lâche dans ses mélodies.
Samira Brahmia « Sankara » // Algérie, France
A travers l’histoire de l’emblématique homme d’état burkinabé Thomas Sankara, Samira Brahmia s’adresse à la jeunesse africaine et à la diaspora. Sur un air afrobeat lumineux évidemment inspiré par Fela, elle leur demande de s’intéresser à leur histoire, cultiver leur fierté en tant qu’africains et encenser leurs légendes. Par ses racines, elle y célèbre aussi son attachement au continent, rendant un hommage groovy à son Algérie révolutionnaire, terre de luttes et de libérations. Lumineux !
Doris « Mascara » // France
Avec ce single, Doris dénonce les violences conjugales, et se fait la porte-parole de toutes les femmes victimes. Dans une chanson qui trouve son équilibre entre RnB à la française, afrobeats et nu-soul, elle utilise la métaphore du mascara -celui que l’ont met pour cacher les séquelles- pour attaquer le sujet sous un angle à la fois doux et puissant. La chanteuse franco-camerounaise traite des sujets importants de façon rassurante, sans oublier d’y mettre une pointe d’humour pince-sans-rire, comme dans son récent single « J’ai grossi » !
Mauricio Santana & KPG « Caminante » // Chili, Burkina-Faso
Mauricio Santana est connu pour fusionner les sonorités sud-américaines comme la cumbia ou le reggaeton, avec le rap hispanophone. Le Franco-chilien utilise des instruments traditionnels andins et les mêle aux rythmes urbains, s’inspirant de l’exil de ses parents pour nourrir ses textes mélancoliques. Pour le refrain de cette bossa-nova poétique, il invite son ami Kientega Pingdéwindé Gérard, alias KPG, qu’il a rencontré sur la route et avec qui il a partagé la scène. Issu d’une lignée de forgerons et d’orateurs de masques, le conteur burkinabé apporte une touche ancestrale à cette balade réconfortante, au carrefour de deux univers.
Pouvoir Magique « Burning Man (feat. Ismaël Murat ElHakim, Ekaterina Shelehova) » // France
« Burning Man » est l’un des chapitres de l’album solo de Pouvoir Magique, qui vient de sortir chez le solide Jarring Effects. Chapitre, car Cycles est conçu comme un livre, une quête ou un jeu vidéo où l’on saute d’un décor à l’autre, en se sentant plus fort à chaque niveau. Influencé par les sons du monde entier, le musicien-magicien s’inspire du voyage héroïque, de la réflexion jungienne et des cycles naturels de la vie dans un album introspectif et unique en son genre. En maintenant une frontière très fine entre transe, méditation et dancefloor, Pouvoir Magique nous conte ici un récit épique et cinématographique !
Kawthar « Overflow » // Canada, Maroc
« Overflow » est le tout premier single prometteur de Kawthar, chanteuse marocaine basée au Canada. En faisant ricocher ses textes entre l’arabe, le français et l’anglais, elle explore son identité par la langue, en s’inspirant de l’histoire de Dalida. Elle y raconte son expérience d’enfant de la « troisième culture », celui qui appartient à la fois à tout et à rien. Elle tend les bras d’un continent à l’autre, aussi bien dans les textes que dans la musique, avec une prod hip-hop soulful à l’ancienne. A suivre !
Rayno « Lovely » // France
Après trois albums sortis en trois ans, l’hyperactif Rayno est de retour avec le délicat « Lovely ». Amoureux de la musique depuis tout petit, il bosse sur sa voix et propose ses premières covers en 2019 pour débarquer sur les plateformes un an plus tard. RnB, emo-rap et lo-fi sont trois univers qui se télescopent de la façon la plus douce sur ce « Lovely » de très bonne facture. Aussi fan de punk et de sons latinos -influences que l’on retrouve dans d’autres morceaux- Rayno ouvre son cœur pour nous partager toute sa mélancolie et son blues, toujours teintés d’espoir.
François Renoncourt
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