Dawitni, un crépuscule bucolique dans l’aube de ZÃY

Le roi est mort, vive le roi ! Ou, plutôt, vive la reine ! Alors que l’aventure Yuma touche à sa fin, la moitié féminine de ce duo qui a illuminé le paysage de la folk tunisienne ces dernières années, Sabrine Jenhani, se lance dans un nouveau projet qui inonde d’une douceur rougeâtre nos platines et nos cœurs, ZÃY.

Rouge ! C’est résolument la couleur qui pourrait définir « Dawitni », premier titre et premier clip de ZÃY, qui joue les éclaireurs pour ce nouveau projet. Du rouge de son pull à la rousseur de ses cheveux, des rougeurs évanescentes d’un soleil couchant au rouge du drapeau tunisien (dont Sabrine se veut l’une des fières ambassadrices, d’ailleurs ses mots, empreints de la poésie tunisienne, sont exclusivement en derja, le dialecte national), on assiste, nous auditeurs, aux débattements vitaux d’une introspection en forme de course-poursuite à la fois apaisante et mélancolique.

Mais au-delà de ce jeu avec la vie elle-même, au-delà du rouge, on sent aussi sourdre derrière tout cela quelque chose de plus grand, de plus puissant. L’avènement de cette énergie primaire, celle que l’on puise dans la nature, celle aussi avec laquelle l’homme moderne, à force de technologies et de filtres Instagram, s’est petit à petit déconnecté. C’est peut-être aussi dans cette énergie que ZÃY trouve son tremplin pour l’universalité. Car si tout le texte est chanté en dialecte tunisien, et que les images du clip montrent la beauté bucolique, et méconnue, du Nord-ouest tunisien, l’on ne peut s’empêcher de relier cette chanson avec toutes celles, qui, depuis la nuit des temps, et ceux, bien au-delà des rivages méditerranéens, s’ouvrent aux grands espaces ; de la saga nordique d’Islande ou de Norvège, aux vibrantes épopées maliennes, des bourdonnements gutturaux qui traversent les plaines mongoles, aux chants gaéliques encore un peu récalcitrants à l’union royale britannique.

Maintenant, en attendant la sortie d’un premier EP ou album de ZÃY, il ne nous reste plus qu’à tromper notre impatience dans ce bain rougeoyant et poétique, « Dawitni » !

ZÃY – « Dawitni » :

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