The Delightful Sights And Sounds Of A Decaying Nation, de Charbel Haber

Une fois n’est pas coutume, mais nous filons au Liban pour découvrir la dernière œuvre du compositeur, artiste, oui, poète des sons et des mots aussi, Charbel Haber. Le musicien libanais vient de publier chez Discrepant Records un disque intitulé The Delightful Sights And Sounds Of A Decaying Nation, autrement dit Les délicieux paysages et sons d’une nation en décomposition, derrière laquelle se cache un seul titre… bon un titre de 43minutes tout de même, au nom tout aussi long, et tout aussi clair que l’intitulé du disque, « We spend our days in the fog of your nightmares », soit, en français « On passe nos journées dans le brouillard de vos cauchemars ».

Et comment dire… pendant près de 43 minutes on assiste, ou plutôt on écoute le déclin paisible d’une nation. Oui certes, il y a eu l’explosion, celle de Beyrouth, d’une violence terrifiante, mais là n’est pas le sujet. Ou plutôt disons que la violence qui flotte sur ce disque, cette brume cauchemardesque qui a envahi le ciel libanais, est plus vicieuse. Elle effrite ce qui est, petit à petit, elle consume la vie sans que l’on s’en rende compte, et puis… comme ça, il est trop tard, les parois auxquelles l’on pourrait se rattraper ne sont plus là, il n’y a plus rien, plus qu’un état qui s’est brûlé de l’intérieur, sans que personne n’éteigne le feu, sans que personne n’ait cherché à écouter ceux qui ont alerté…

Tous les bénéfices de ce disque qui se tient au bord du cratère laissé par l’explosion, mais aussi de ce gouffre laissé par des années de médiocrité rampante seront reversés à un fond pour les musiciens mis en place par les studios Tunefork de Beyrouth… pour sauver ce qui n’est pas encore décomposé.

Charbel Haber – The Delightful Sights And Sounds Of A Decaying Nation :

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