Sous les néons moites du métro new-yorkais, il y a toujours ce bourdonnement grave, celui de la rame, du monde, et de Claudi. Derrière le maquillage électrique et la voix en apesanteur, iel a quitté Porto Rico avec une guitare en nylon et une envie furieuse de tout rejouer autrement. Pinc Louds, c’est le projet d’un.e écorché.e vif.ve devenu.e créature de scène : mi-ange, mi-mutant, né du vacarme de la ville et des fantômes du punk tropical. Dix ans après les premiers riffs entre deux rails de métro, Claudi revient avec You Can’t Eat the Moon and Be a Werewolf Too, un album aussi tendre que monstrueux, aussi scintillant qu’un effondrement sous acide.
Sous la production de Gordon Raphael (oui, oui, celui des Strokes), le disque ronronne et grince à la fois ; un freak-folk queer saturé de bruit, de fièvre et de sincérité. Claudi y transforme ses crises en cabaret lunaire, ses failles en chansons qui boitent avec grâce. Derrière les sourires et les paillettes, il y a l’hôpital, la perte, la peur d’être un imposteur, et cette question absurde mais urgente : comment continuer à danser quand le monde s’écroule ? La réponse : en chantant plus fort que le vacarme, même si ta voix tremble.
Chaque morceau semble jouer à cache-cache avec la folie : des percussions bricolées sur des couvercles de poubelle, des chœurs hallucinés, des riffs qui s’effondrent comme des immeubles en carton. “Apple Crumble” en est le cœur battant. Un cri fragile déguisé en sucrerie, un exorcisme mis en mélodie. Et quand Claudi murmure, c’est toujours avec la ferveur d’un.e prêcheur.e païen.ne, quelque part entre Björk, Daniel Johnston et une procession vaudou dans le Bronx.
You Can’t Eat the Moon and Be a Werewolf Too est un disque qui ne cherche pas à plaire, il veut simplement survivre, respirer, briller dans le chaos. C’est une messe pour les inadapté.e.s, un carnaval pour les écorché.e.s, un album à écouter la tête dans la lune et le cœur dans la boue.
Pinc Louds You Can’t Eat the Moon and Be a Werewolf Too :
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