La violoniste et chanteuse cubaine Yilian Cañizares fait son grand retour sur nos ondes avec l’annonce d’un nouvel album prévu pour février prochain. Vitamina Y, un nom qui claque comme une promesse, un sourire, et peut-être même un antidote pour nos fatigues du monde. Oui un peu comme on se recharge en vitamine D en faisant un bain de soleil, on peut ici, avec ce disque, se recharger dans cette nouvelle vitamine dont Yilian a le secret. Et, la bonne nouvelle, c’est qu’on peut déjà y goûter, avec quelques extraits suffisent à comprendre que la dame au violon n’est pas venue distribuer des placebos.
Pour ce nouveau disque, pensé comme un voyage intérieur, Yilian a choisi la voie de la sobriété… du moins en apparence. Un trio, rien de plus, le bassiste mozambicain Childo Tomás, le percussionniste cubain Inor Sotolongo, et elle. Une colonne vertébrale simple, presque ascétique, mais qui pourtant porte un monde. Et quand elle s’autorise des invités, ce n’est jamais pour faire joli, sur “Vamos a florecer”, le korafola sénégalais Momi Maiga apporte la douceur fière de la kora, et d’un coup, on se retrouve quelque part entre La Havane, la Casamance, et un rêve qu’on n’avait pas demandé mais qu’on accepte volontiers.
Car si le line-up est minimaliste, les arrangements, eux, débordent. Ça zigzague, ça gonfle, ça transpire, ça fait tournoyer les esprits des orishas sur des flamencos déchaînés, ça invoque des nuits gnawa, comme sur “Yo Vine a Ver”, ça expérimente le mystique. Yilian n’a jamais été du genre à choisir entre jazz, classique et soul afro-cubaine, elle préfère mélanger tout ça, et elle le fait avec une liberté lumineuse.
Vitamina Y vient aussi saluer ses piliers, ses collaborateurs, ses ancêtres, ses gens, cette énergie reçue qu’elle renvoie à son tour. “La música es mi fuerza vital”, dit-elle. Et ça s’entend. Ça s’entend sur “Maputo”, vibrant hommage à la terre de Childo Tomás ; ça s’entend quand Pedrito Martinez murmure une prière à Oshun sur “Aún No Tiene Nombre” ; ça s’entend dans chaque souffle, chaque coup d’archet, chaque secousse du tambour.
Au fond, cet album est un rappel : la joie n’a pas besoin d’être naïve, la force n’a pas besoin d’être bruyante, et la musique, parfois, soigne mieux que le monde ne l’abîme. Oui, on a tous besoin d’une dose de vitamine. Et celle-ci, cette Vitamina Y tombe à pic.
Yilian Cañizares “Yo Vine a Ver” :
Yilian Cañizares “Maputo” :
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