Depuis Amsterdam, certains exportent des tulipes, d’autres des clichés techno aseptisés. Mais Valentino Shakison, alias T.NO, lui, préfère balancer des bombes percussives taillées pour retourner les clubs moites et faire couler la sueur. Son nouvel EP Yards, paru chez les Londoniens de re:lax, ne s’embarrasse pas de fioritures : deux titres, deux uppercuts, et basta. C’est court, c’est brutal, et ça suffit largement pour rappeler qu’on n’a pas besoin d’un album de 15 tracks pour cogner juste.
La face A, “Bender”, c’est un clash organisé entre Londres et Rio, grime vs baile funk, où les basses anglaises épaisses croisent les hurlements des favelas, avec en prime un détour par un steel pan complètement azimuté. Résultat : un chaos qui groove, un carnaval qui s’invite le long de la Tamise ou des canaux amstellodamois, une transe où les voix s’empilent comme des mantras dopés à la caïpirinha. Ça secoue les hanches, ça vrille le cerveau, et ça prouve que T.NO sait encore surprendre là où la plupart se contentent de coller deux samples sur un kick.
Sur la face B, “Yards”, fini la fête en plein air : on descend dans des sous-sols où l’air est plus lourd que la basse. Ambiance gqom version anxieuse, où les drums claquent comme une marche militaire et où des chants distordus flottent au-dessus d’un sol qui tremble. On ne danse plus pour séduire, on danse pour exorciser. Ici, T.NO s’offre le luxe de l’intensité, sans chercher le sourire, sans chercher l’approbation — juste une descente dans les profondeurs.
Avec Yards, T.NO confirme qu’il n’est pas là pour caresser les oreilles, mais pour les secouer. Deux tracks, deux mondes, deux preuves qu’au milieu du trop-plein de sorties électroniques interchangeables, il existe encore des producteurs capables de transformer la fête en rituel, et la nuit en expérience physique.
T.NO Yards :
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