Il y a parfois des collisions musicales qui ressemblent à des révélations. Des éclairs dans le ciel des traditions. Tuma Duma, le nouvel album de Neba Solo, est de ceux-là. Sorti chez Blanc Manioc, ce disque incandescent nous emporte dans un violent tourbillon de rythmes et de textures, où les lames du balafon grincent, chantent, vibrent jusqu’à la transe, pendant que les machines électroniques s’immiscent, s’installent, et finissent par embraser la piste de danse.
Loin d’un simple crossover world-electro comme en ont connu tant d’artistes africains, ce projet ose le choc frontal : ici, la musique mandingue n’est pas adoucie, elle est brute, frontale. Dès les premières secondes, les calebasses cognent comme des battements de cœur, les notes claquent comme des gifles de poussière, et les beats se glissent dans les interstices du balafon avec une précision chirurgicale. À chaque track, c’est une tension entre la pulsation séculaire et la vibration contemporaine. Le monde de la techno et celui du Wassoulou ne se rencontrent pas : ils s’entrechoquent.
Neba Solo, figure légendaire du balafon, celui qui fit danser tout un continent avec son hymne CAN 2002, revient ici en force, avec une voix grave, rauque, qui continue de scander la vie, les luttes, les amours du quotidien. Depuis des années, il travaille main dans la main avec Yaya Diarra, l’ingénieur fétiche du Bogolan Studio, gardien du son mandingue, artisan patient de cette alchimie sonore. Ensemble, ils ont conçu Tuma Duma comme un banger afrohouse joué en live avec des instruments traditionnels.
Chaque morceau est une fusion, une fission même. Du groove viscéral, de la sueur, des visions. Une rave dans la brousse. Une cérémonie à ciel ouvert où les traditions dansent avec les fantômes du futur… allez, au moins ceux de quelques teufeurs tombés aux champs d’honneur devant les murs de son ! Tuma Duma n’est pas un album, c’est une secousse.
Neba Solo – Tuma Duma :
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