Ils auraient pu s’endormir sur leurs lauriers, se contenter de faire tourner en boucle « Abusey Junction » sur les scènes du monde entier. Mais Kokoroko n’est pas là pour faire de la figuration jazzy dans un lounge climatisé… quoi que la clim par les temps qui courent… n’entrons pas dans le débat ! Trois ans après Could We Be More, les huit Londoniens reviennent avec un nouveau disque, Tuff Times Never Last, qui annonce, dès le titre, la couleur : ce n’est pas un album pour les temps calmes, mais un manifeste contre les turbulences de la vie, et une pommade pour les blessures de notre époque.
Et comme d’habitude avec Kokoroko, le jazz est un terrain de jeu, pas un sanctuaire. Ici, les rythmiques ouest-africaines fricotent avec la néo-soul anglaise, le lovers rock donne la main au funk, les synthés moites flânent sur les trottoirs de Brixton et les cuivres s’enflamment comme un barbecue dans une ruelle de Peckham un vendredi de juillet, le 11 par exemple, jour de sortie de l’album. Plus qu’un disque, Tuff Times Never Last est une célébration, une transe douce qui traverse la perte, la joie, l’amour, l’enfance, les souvenirs, et surtout, l’endurance, disons même la résilience.
On commence avec « Sweetie », clin d’œil au disco ouest-africain, où les claviers cabossés et les synthés 80s s’entrelacent dans un flirt joyeux avec les percussions et les cuivres. Un morceau qui dit « on est encore là », même si tout s’effondre autour. Kokoroko rappelle qu’il est possible de danser sur des ruines – avec style, avec panache, avec chaleur.
Le groupe ne se contente plus de jouer, il raconte. Il pose une ambiance, trace des fresques, peint une ville – Londres – et une époque – la nôtre – sans nostalgie, mais avec une lucidité vibrante. Avec Tuff Times Never Last, Kokoroko ne cherche pas à nous consoler. Ils nous donnent une épaule, une ligne de basse, et un souffle d’espoir, car… les temps difficiles ne durent jamais… espérons !
Kokoroko Tuff Times Never Last :
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