La rencontre de The Objectors et d’Eddy Banton fait monter la température d’un cran, et pas qu’un peu. Avec ce “100°C”, les Britanniques qui ont la tête dans les Caraïbes réussissent à faire bouillir un cocktail où les basses cognent comme des enclumes et où un petit air de mélodica, discret mais entêtant, vient souffler comme une ritournelle de fin d’été. Ajoutez à ça une épaisse brume de dub et de réverb, qui se déploie en nuages lourds comme la moiteur d’une dancehall surchauffée, et vous avez un morceau qui transpire l’urgence et la sueur.
Il faut dire qu’ils ne sont pas venus seuls : derrière les manettes, le légendaire Peter Chemist fait claquer la prod comme au bon vieux temps des sound systems jamaïcains. Pas de chichis, pas de gadgets, juste cette science précise du dub qui, à chaque drop, vous plaque un sourire sur le visage et un coup de basse dans le ventre. Eddy Banton, lui, en rajoute une couche, en singjay affûté, qui se glisse dans les interstices de la rythmique avec une aisance féline. Sa voix, entre gravité roots et tranchant dancehall, vient napper l’ensemble d’une chaleur qui fait coller la peau.
Résultat : un track aussi massif qu’un mur d’enceintes, taillé pour les sessions enfumées où les corps qui tanguent au ralenti. “100°C” n’est pas seulement un single, c’est un manifeste en bonne et due forme : roots, mais pas poussiéreux ; dub, mais jamais plan-plan ; moderne, mais avec l’âme bien trempée. Et si ce n’est qu’un avant-goût du prochain EP des Objectors, inspiré de séries B et de zombies nappés de reverb, on peut s’attendre à ce que les thermomètres explosent à nouveau très bientôt.
The Objectors ft. Eddy Banton « 100°C » :
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