Slavery is Crime, Maestro Dekula danse avec le poids de l’Histoire

Il y a des mecs qui se contentent de gratter leur guitare pour draguer au feu de camp, et puis il y a Maestro Vumbi Dekula. L’homme qui transforme chaque corde pincée en doux uppercut de rumba, chaque solo en manif contre l’injustice. Né dans le Kivu, trimballé par le destin de la Tanzanie à la Suède, Vumbi a compris très tôt que la musique n’était pas qu’une danse sexy, mais aussi une machette bien affûtée contre la crasse du monde. Et avec son Dekula Band, il revient mettre les pendules à l’heure avec un EP au titre qui claque comme une évidence : Slavery is Crime. Pas un débat. Pas une nuance. Un putain de fait.

On aurait pu croire que son précédent projet, Congo Guitar, où il s’était laissé aller en solo comme un ermite branché à une Stratocaster, suffirait à l’imposer. Mais non : Vumbi est du genre à remettre la bande sur la route, comme on remet l’ouvrage sur le metier, à faire tourner les amplis et à injecter un peu de sueur dans ses riffs. Alors oui, les quatre titres de ce nouvel EP sentent l’été, la danse et le soleil, mais pas celui des cartes postales Instagram. Ici, on groove tout en se rappelant que derrière les mélodies légères se planquent des siècles de violence, de pillages, et une mémoire encore douloureuse.

Et c’est là le vrai tour de force : réussir à faire danser les corps sur des vérités qui pèsent une tonne. Sa guitare file, virevolte, rigole parfois, mais elle pique aussi, comme une lame bien cachée sous une caresse. La rumba, le soukous, les cuivres et les voix se mêlent dans une joie qui n’est jamais naïve, jamais creuse. Parce que si Slavery is Crime fait lever les bras, c’est aussi pour rappeler qu’on ne peut pas les baisser trop vite.

Alors, si vous cherchez juste un fond sonore estival pour vos cocktails, allez streamer de la deep house de supermarché. Mais si vous voulez du soleil avec des éclairs, du groove avec du sens, un pied en Afrique et l’autre en Europe, et surtout une guitare qui vous rappelle que la musique, parfois, est plus politique que tous vos tweets militants… alors, bienvenue dans la lumière de Maestro Dekula & Dekula Band.

Maestro Dekula & Dekula Band Slavery is Crime :

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