Dès les premières secondes de « Souljah », on sent que personne n’est pressé ici. Pas même le kick. C’est une nonchalance presque sacrée, une torpeur élégante qui te chuchote à l’oreille : “relax man, t’es pas en guerre.” Et pourtant, ça parle de soulja, de combat, d’errance mystique dans des paysages poussiéreux. Tu t’attendais à un cri de révolte ? Tu reçois une balade semi-comateuse où le dancehall plane comme un fumeur de ganja trop concentré sur l’harmonie du cosmos pour lever le poing… et c’est ça qui fait le charme du morceau !
Santiago Digital, le beatmaker italien derrière le projet, a cette manière de faire danser sans bousculer. Une sorte de reggae sans dreadlocks ni sermons de rastas. Il t’invite au voyage mais t’offre pas de boussole. C’est un groove qui coule lentement, entre afrobeat moelleux, synthés moites et percussions sous Xanax. La spiritualité ? Oui, elle est là, mais elle flotte, floue, entre deux gorgées de rhum et un vieux vinyle de soul qui crépite au fond.
Slim Gong pose sa voix comme un griot assis, sage mais un peu stone, pendant que Filippo De Paoli – ex-Plan de Fuga – gratte des images un peu métaphysiques, un peu poétiques, entre deux couplets qui sentent l’Italie, les voyages, et les fins de soirées à refaire le monde avec trois potes et un beat en boucle.
La production est léchée, c’est vrai. Trop propre, presque. Mais c’est aussi ce qui donne à « Souljah » son charme tranquille : c’est un morceau qui ne cherche ni à convertir, ni à conquérir. Il avance mollement mais sûrement, comme un souljah pacifiste qui aurait troqué son fusil contre un sampler. En somme, « Souljah » c’est le manifeste d’un combat intérieur… oui, le djihad, mais en tongs.
Santiago Digital ft. Slim Gong & Filippo De Paoli « Souljah » :
Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « Souljah », le dernier titre des artistes italiens Santiago Digital, Slim Gong & Filippo De Paoli, n’hésitez pas à visiter, et à nous suivre sur nos réseaux et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».