Voilà des années que Palenque Records joue les contrebandiers du son, et réunit deux mondes que tout attire. Une fois de plus, le label colombien se retrouve à jouer les traits d’union entre le son afro-colombien, celui de Bogota et de la côte pacifique, celui des quartiers noirs où les guitares crépitent comme sur des vieux disques, et la musique du continent, notamment la rumba congolaise, cette vieille tante élégante qui n’a jamais vraiment quitté les dancefloors depuis qu’elle les a conquis dans les années 60. Et cette fois, la passerelle s’appelle Esta Tierra No Es Mia, un petit disque qui risque de transformer votre fin d’année en sauna tropical.
Aux commandes ? Lucas Silva, patron de Palenque et fouineur d’archives compulsif, qui exhume deux titres qu’il a enregistrés entre Paris et Bogotá avec une équipe digne d’un Avengers de la guitare afro. En tête d’affiche, Bopol Mansiamina, maître congolais disparu il y a quatre ans, père spirituel de la champeta malgré lui, dont les riffs ont servi de plan de fondation à un pan entier de la diaspora caraïbe. À ses côtés, Nyboma, voix éternelle, étoile à l’élégance vocale inoxydable, capable de transformer n’importe quel tempo en velours chantant. Complétons le tableau congolais, avec le guitariste Caien Madoka et ses cordes solaires, Komba Bellow à la batterie, et Jean Badra au chant.
Et puisque Palenque ne fait jamais les choses à moitié, la partie colombienne débarque à son tour : Nicoyembe, pilier des scènes afro-fusion, et Víctor Hugo Rodríguez, voix emblématique du Pacifique. Deux continents, zéro frontière, un seul groove.
Le résultat ? Des guitares agitées et bavardes, qui oscillent, chauffent, s’embrasent. Des mélodies qui ondulent comme une marée chaude, qui attrapent les hanches, les secouent à des cadences folles et sensuelles. Une rencontre posthume mais bouillonnante, un hommage qui ne pleure pas, mais qui danse, qui sue, et qui fait vivre encore une fois l’héritage de Bopol.
Bopol Mansiamina, Nyboma, Nicoyembe… Esta Tierra No Es Mia :
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