Le producteur nigérian Sarz occupe nos playlists, squatte nos platines, et réside dans nos oreilles depuis si longtemps maintenant qu’il semble difficile de croire qu’il vient seulement de sortir son tout premier album en bonne et due forme. Et pour un artiste si bien installé… quel album ! Avec Protect Sarz At All Costs, l’artiste sort le grand jeu, déroule le grand tapis afro, fait sortir les costumes de fêtes et les koras rituelles et déchaine les log drums qui font trembler le plancher des clubs de Lagos à Londres.
Ce disque, c’est une exposition vivante signée Sarz : un condensé de toutes les époques de la musique nigériane qu’il a lui-même façonnées. De Dagrin (paix à son âme) à Wizkid, de Niniola à Lojay, le type a laissé ses empreintes sur chaque mutation du son nigérian. Ici, il ne se contente pas de produire ; il fait la curation, il invite, il orchestre, il bâtit un musée sonore où chaque salle est une collaboration. Et quelles collaborations ! Wizkid, Asake, Fireboy DML, Gunna, Lojay, Teni, Skillibeng, Libianca… Une armée d’élite au service d’un seul général.
Sur “Mademoiselle”, la française Theodora, la jeune Zeina, le prince de Bénin City Shallipopi et la machine industrielle Odumodublvck s’envoient des punchlines entre Lagos et Beyrouth, pendant que le beat fond comme un caramel au piment. Sur “Getting Paid”, Asake, Wizkid et Skillibeng se partagent une vibe insulaire, gonflée d’énergie et d’égo. Et quand arrive “Grateful” avec WurlD et le chœur sud-africain Ndolvu Youth Choir, on comprend que Sarz vise plus haut : il veut lier le sacré et le charnel, l’afro et le global.
L’album tire dans tous les sens : afropop, house, R&B, amapiano, EDM, jazz. Un chaos maîtrisé. Certains y verront un manque de cohérence ; d’autres, une liberté totale. Sarz, lui, s’en fout : il construit son univers, un monde renversant qu’il protège des étiquettes, des puristes et des “gardiens du son africain”.
Protect Sarz At All Costs, c’est un manifeste autant qu’un album : la preuve qu’un producteur peut devenir conteur sans jamais ouvrir la bouche. Et quand la dernière note s’éteint, on comprend le message : protégez Sarz, oui, mais surtout, protégez cette folie créative qui fait danser le monde entier.
Sarz Protect Sarz At All Costs :
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