Big Skeez revient, et il n’est pas venu pour faire de la figuration. Le gamin de Western Sydney, au sang sud-soudanais et à la voix qui traîne entre Djouba et Mount Druitt, balance un “Pick and Go” qui sonne comme une fuite en avant maîtrisée. Fini les palabres, les bruits de fond, les promesses en carton : Skeez trace. Il prend ce qui lui revient et il part, sans regarder derrière.
Avec ses faux airs de Burna Boy version sud-soudanais, Big Skeez balance un titre tendu comme un arc, où le groove amapiano se frotte aux guitares afrobeats pour créer un terrain mouvant, chaud, presque hypnotique. “Pick and Go” ne cherche pas le banger tropical ni la nostalgie des clubs — il vise l’entre-deux : là où la basse gronde, où les log drums tambourinent, et où la lumière passe à travers la poussière.
Depuis Work Don’t Stop en 2023, Big Skeez n’a cessé d’affûter son identité sonore : entre afro swing, dancehall et rap, il s’est construit une signature aussi solaire que rugueuse. Ici, sa voix glisse sur des riffs de guitare lumineux, s’accroche à un beat sec et rebondissant, et impose un mantra : avancer, coûte que coûte, avancer. Quitter le bruit, l’agitation, les doutes, les faux amis. “Pick and Go”, c’est l’art de la décantation.
Ce qui frappe, c’est cette tension entre la douceur du son et la détermination du message. Skeez ne danse pas pour plaire : il danse pour exister. Pour ses racines, pour sa communauté, pour cette diaspora qui transforme la sueur en rythme et la fierté en art. En trois minutes et des poussières, il signe un retour qui ne parle ni d’espoir ni de revanche — juste de mouvement.
Big Skeez prouve encore une fois que l’amapiano, quand il passe par les mains d’un vrai conteur, peut être plus qu’un genre : une trajectoire. Et “Pick and Go”, c’est précisément ça — une fuite élégante vers l’avenir.
Big Skeez « Pick and Go » :
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