On a sauté dans la Rivière Noire de Reginald Omas Mamode IV

Ici, c’est un genre de jazz tapis dans l’ombre, tranquille, subtil, et irrésistible, c’est un peu comme regarder dans le vide quand vous avez le vertige, votre corps se retrouve figé, tandis que votre cerveau vous susurre cette idée folle… saute… allez saute. Eh bien, nous on a sauté… enfin pas dans le vide, mais dans la Rivière Noire de l’artiste anglo-mauricien Reginald Omas Mamode IV. Et il faut dire qu’on est tombé sur un courant lent, hypnotique, gorgé d’échos du monde, où le groove n’est pas une démonstration, mais une respiration.

Exit les samples. Sur ce disque, Reginald fait tout lui-même. Il joue, enregistre, mixe et caresse ses instruments comme un vieil herboriste caresserait ses plantes. Guitares, percussions, Rhodes, drum machines… tout y passe, et tout transpire cette chaleur artisanale qu’on ne trouve plus trop dans les bacs. Pas de tube, pas de feat-choc, pas de clin d’œil racoleur. Juste une river session de quatorze titres, traversée par la soul, le maloya, le hip-hop des bas-fonds et le jazz des hautes sphères.

Le gars vient du sud de Londres, mais il a l’île Maurice dans la peau. Et ça s’entend. On croit entendre les tambours du Sega des années 70, les plaintes du blues, les décharges du funk. Ça groove, mais jamais pour faire danser. Ça groove pour dire : “regarde un peu ce monde en train de flamber, et n’oublie pas d’aimer au passage.”

Rivière Noire, c’est une traversée intime et politique, un manifeste doux pour la compassion universelle, livré avec nonchalance et sincérité. Reginald n’est pas là pour épater la galerie. Il est là pour connecter les âmes, comme un griot branché sur MPC, un philosophe en pantoufles. Et si l’époque va trop vite pour ce genre de disque, tant pis. Nous, on a sauté. À vous de voir si vous savez nager.

Reginald Omas Mamode IV Rivière Noire :

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