Love Is Still the Answer, l’antidote de Soothsayers à la haine

À une époque où la haine a ses community managers, ses influenceurs, ses hashtags viraux et ses sponsors en costume-cravate, Soothsayers vient rappeler, presque naïvement — et c’est tout leur panache — que « Love Is Still the Answer ». Oui, l’amour. Pas le like dégoulinant ni la compassion tiède des ONG au rabais en story Instagram. L’amour avec un grand A, celui qui se groove, se chante, se respire, celui qui réunit. Celui qui tape dans la caisse claire et qui flotte dans l’écho d’un cuivre un peu fêlé.

Avec ce nouveau single tiré de Fly Higher, les vétérans de l’afro-dub londonien ne s’assagissent pas. Ils épurent. Ils dégraissent. Ils ne cherchent pas la formule magique, ils réchauffent le feu sacré. Pas de delay jusqu’à l’indigestion, pas de drops qui t’explosent les tympans : juste une basse ronde et insistante, une section cuivre qui parle mieux que ton député, surtout s’il est cravaté, et, la cerise sur le morceau, la voix habitée de Julia Biel qui plane au-dessus du mix comme une vérité chuchotée.

C’est un morceau qui prend son temps, qui n’a pas besoin de s’imposer. Il s’insinue, il te retourne doucement. Un genre de rituel sonore à mi-chemin entre un sound system de Brixton et une cérémonie de réconciliation sur une plage de Grand-Bassam. Pas de refrains accrocheurs, pas d’effets superflus, juste une invitation à ralentir et à ressentir — à remettre du cœur dans les battements, du souffle dans le chaos.

Soothsayers ne prêchent pas. Ils suggèrent. Ils montrent l’exemple, à coups de groove obstiné et de vibes militantes. Love Is Still the Answer n’est pas une utopie, c’est une stratégie de survie. Une résistance douce, mais têtue. Dans un monde saturé de bruit, ils ont l’audace rare de ne pas hurler. Ils jouent.

Soothsayers « Love Is Still The Answer » :

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