Sous le soleil cru d’un quartier d’Amérique centrale, quelque part entre San José et une dimension parallèle où les enceintes crachent de la cumbia rebajada en boucle, F.A.V et Tino Amor dévoilent “Mi Barrio”. Avec ce nouveau single produit par le magicien du son Barzo, le duo costaricain signe un hommage vibrant, désenchanté et furieusement dansant à ces barrios qui les ont vus grandir — entre chaleur humaine, débrouille quotidienne et réalités sociales qui cognent fort.
“Mi Barrio”, c’est de la sueur et du bitume, du groove poisseux étiré au ralenti, une cumbia hypnotique où les basses grondent comme une manif sous la pluie et où les percussions cliquettent comme des fenêtres claquées par le vent. Rebajada, bien sûr — ce style popularisé au nord du Mexique où la cumbia est ralentie pour mieux s’imprimer dans les corps — mais traitée ici avec une modernité radicale. Barzo, fidèle à sa réputation, joue les alchimistes : il fusionne l’héritage sonidero à des textures électroniques abrasives, convoque le spectre du hip-hop, frotte les nappes aux pulsations reggaeton, et le tout explose en un magma dansant.
Mais derrière le groove, F.A.V et Tino Amor dégainent un texte acéré, à la fois tendre et politique. On y croise les enfants qui jouent dans les ruelles, les murs repeints de slogans, les voisins qui s’entraident malgré la galère. “Mi Barrio” devient alors chronique urbaine chantée au ralenti, miroir d’un monde oublié des pouvoirs publics, mais bien vivant, bruyant, amoureux et fier.
Annoncé comme le deuxième extrait de l’album AZÚCAR, “Mi Barrio” confirme que F.A.V ne vient pas pour simplement faire danser : il vient pour agiter les consciences, et faire de la cumbia un cri collectif.
F.A.V, Tino Amor, Barzo – « Mi Barrio » :
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