Vous vous souvenez tous de vos cours d’école sur la mythologie grecque et du mythe de Thésée triomphant du Minotaure, cette créature effroyable, mi-homme, mi-taureau, enfermée dans le labyrinthe conçu par Dédale ? Et si ce n’est pas le cas, vous avez au moins en tête l’image du Minotaure, cette figure qui hante la littérature, le cinéma et les jeux vidéo… Mais cette vision du monstre vaincu par le héros est-elle si évidente ? Si l’on parlait d’histoire plutôt que de mythologie, on dirait que la réalité est un peu plus complexe. C’est en tout cas ce que défendent l’artiste lettone Darja Kazimira et son complice géorgien Zura Makharadze dans Minotaur – Ananke, un disque à la fois grandiose et terrifiant, à paraître sur le label Cyclic Law.
Et quel disque ! Dès les premières notes, on est projeté dans un dédale sonore où la bête, née de l’union de la reine Pasiphaé et d’un taureau sacrificiel, prend une toute autre dimension que celle habituellement admise. Ici, le Minotaure est avant tout victime d’une fatalité dont il ne peut s’échapper que par sa propre mort. Thésée n’apparaît plus comme un héros triomphant, mais comme un simple instrument du destin d’Astérion. Et les pulsions bestiales du monstre prennent une envergure dionysiaque.
Mais trêve de mythologie ! Même si cette histoire de cornes vous échappe, celles, musicales, qui résonnent à travers les 11 titres de cet album vous remueront les entrailles. Minotaur – Ananke de Darja Kazimira et Zura Makharadze est un maelström d’émotions brutes. Dans un enchevêtrement tortueux de sons, de bruits et de chants, on croise aussi bien la peur et le chaos que la fatalité – et parfois même une forme troublante de beauté. Que vous suiviez le fil d’Ariane ou non, une chose est sûre : ce disque intense, rituel même, vous confrontera à l’inéluctable.
Darja Kazimira et Zura Makharadze – Minotaur – Ananke :
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