Quelque part entre un sound system intercontinental, une cérémonie mandingue en club et un trip électro sous acide bien dosé, surgit Lagos in Paris, un trio aussi mystérieux qu’élégant. Trois ombres, pas de visages, juste une obsession assumée : briser les frontières sonores et géographiques à coups de kicks, de balafons et de loops hypnotiques.
Dans leur premier EP We Are Lagos in Paris, les trois chimères lancent une offensive afraw, un terme qu’ils ont eux-mêmes bricolé, mélange d’ »afro » pour les racines, et de « raw » pour l’instinct brut. Et franchement, ça leur va bien. Ce n’est ni de la house, ni de la techno, ni du blues, ni de l’afrobeat, ni du reggae. C’est tout ça à la fois, mais tordu, filtré, électrisé. De « Mali Spirit » à « Lusafro », chaque titre est une station de métro d’un voyage sans plan, mais avec une boussole qui pointe toujours vers la transe.
Et puis ces détails qui claquent : les guitares mandingues qui glissent sur des nappes deep house, les fanfares capverdiennes qui s’écrasent sur des synthés militaires, la voix rugueuse de Stevo Atambire qui fait l’amour à une ligne de basse g-funk sur « Afro G Western », ou les versets groovy de TSIE qui transforment « Sinatanale » en manifeste dansant pour corps indociles.
En vrai, c’est le genre de disque qui te fait danser avec la tête et penser avec les pieds. Tu crois que t’écoutes un EP ? Non, tu t’enfiles une cartographie sonore, enregistrée entre Abidjan, Dakar, Paris et Accra, montée à la main, comme si Fela avait croisé Daft Punk dans un squat de Montreuil, ou de Surulere.
We Are Lagos in Paris n’est pas juste un EP. C’est une déclaration de guerre au formatage musical, une prière électronique pour les âmes nomades, et un doigt d’honneur stylé à ceux qui voudraient ranger l’Afrique dans une case.
Lagos In Paris We Are Lagos In Paris :
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