Knucks regarde derrière. Pas par nostalgie, mais pour comprendre comment un gamin du Nord-Ouest londonien, trimballé dans un internat nigérian à l’adolescence, a fini par devenir ce qu’il appelle aujourd’hui “A Fine African Man”. Pas un slogan, pas une punchline, mais un miroir. Sur ce deuxième album, le rappeur-producteur troque les nappes lo-fi et les basses drill de ses débuts pour un terrain plus rouge, plus chaud, où les percussions chaloupées de Lagos se mêlent aux basses rondes de Camden.
Knucks ne plaque pas un afrobeat de pacotille sur ses prods, il retourne à la source. Là où le highlife se frotte aux log drums, où le groove parle avant les mots. Entre deux refrains, on croise Tiwa Savage sur “Yam Porridge”, figure maternelle qui flotte comme un souvenir d’enfance, et les piliers Phyno, Kcee ou Blaqbonez, guides spirituels venus rappeler que les racines, ça s’arrose à plusieurs.
Chaque morceau est une page arrachée d’un carnet d’exil : “Masquerade” sonne comme une cérémonie d’ouverture, “My Name Is My Name” panse la honte de l’anglicisation forcée, et “Container” balance les cuivres et le sourire goguenard de Kcee. Knucks y rappe avec la nonchalance d’un type qui n’a plus besoin de prouver, seulement de dire.
A Fine African Man, c’est le disque d’un homme double : un Britannique qui n’a jamais cessé d’être Nigérian, un Nigérian qui s’est construit dans le froid de Londres. Un album qui ne cherche pas à combler un fossé, mais à le chanter, à le danser même. Et si les puristes de la drill s’inquiètent, qu’ils se rassurent : les basses cognent toujours, mais cette fois, elles portent un pagne.
Knucks A Fine African Man :
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