On a l’impression de connaître Maleek Berry depuis une éternité… Allez, au moins une décennie. Et c’est bien le cas. Ce touche-à-tout britanno-nigérian, architecte discret mais essentiel de l’afrolove moderne, est dans le paysage depuis les débuts de l’explosion afropop. Des bangers pour Davido, Wizkid ou Wande Coal ? Il en a plein son carnet de bal. Mais il aura fallu attendre 2025 pour voir Maleek sortir enfin son premier album solo : If Only Love Was Enough.
Derrière ce titre à la fois doux-amer et plein d’espoir, se cache un disque qui joue à fond la carte de l’intime. Comme un retour aux sources, à une époque où les productions afrobeats savaient encore prendre leur temps. Berry convoque les fantômes joyeux des années 2000, les harmonies R&B de son adolescence, et ses propres souvenirs d’une époque où Lagos vibrait sur des rythmes plus tendres, plus mélodiques.
Car c’est tout l’enjeu de ce disque : rappeler que l’afropop peut aussi être une musique qui pleure, qui doute, qui caresse. Les morceaux parlent d’amour, de regrets, de désirs contrariés. Mais loin de sombrer dans la nostalgie, Maleek Berry injecte dans chaque titre une modernité discrète, élégante, et des refrains calibrés pour durer.
Entouré de fidèles comme Tiwa Savage ou Wizkid, mais aussi de la relève avec Ruger, il façonne un album à contre-courant des tendances actuelles. Pas d’amapiano tapageur ici, mais une volonté assumée de ralentir la cadence, de revenir à l’essence même de la chanson. C’est une œuvre patiemment construite, au fil des doutes, des blocages, des remises en question, mais toujours avec une sincérité désarmante.
If Only Love Was Enough n’est pas juste un disque d’amour. C’est un manifeste pour une afropop plus sensible, plus profonde, plus humaine. Et peut-être, une nouvelle direction pour tout un genre.
Maleek Berry – If Only Love Was Enough :
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