Tandis que nous traitons sur djolo.net des actualités culturelles africaines et caribéennes, les actualités musicales sont nombreuses dans le reste du monde, et dans cette rubrique simplement intitulée « Et pendant ce temps dans le reste du monde » nous vous proposons un bref tour de ce qui nous a plu cette semaine !
Rafa Tena « Morcilla » // Espagne, Cuba
Une pincée de tangos et de flamencos, un soupçon de guaguancó cubain, des pointes de montuno, et beaucoup de malice dans les paroles : « Morcilla » de Rafa Tena, en duo avec les talentueuses gitanas de Las Negris, débarque comme une bourrasque festive sur les pistes de danse ! Entre Espagne et Cuba, entre éclats de rires et rythmes chaloupés, cette chanson facétieuse fait le pont entre les deux rives de l’Atlantique. Le tout, avec une gouaille qui sent bon la feria et les ruelles de La Havane. À écouter fort, avec le cœur léger… et les hanches prêtes à onduler !
GoGo Penguin « Fallowfield Loops » // UK
Avec « Fallowfield Loops », GoGo Penguin relance la machine… mais cette fois, c’est une machine analogique, bardée de câbles, de pulsations modulaires, et d’échappées synthétiques. Le trio de Manchester, fer de lance d’un jazz du XXIe siècle, s’éloigne ici de ses textures acoustiques pour mieux plonger dans les méandres d’un groove cinématique et lumineux. Chris Illingworth, Nick Blacka et Jon Scott n’abandonnent rien de leur précision ni de leur énergie, mais agrandissent le terrain de jeu : les nappes électroniques, patiemment apprivoisées depuis le confinement, infusent ce morceau d’un souffle neuf et trépidant. Une boucle électro-organique qui donne sacrément envie de suivre leur prochain voyage sonore, un album nommé Necessary Fictions, qui devrait voir le jour le 20 juin prochain !
The Counterfictionals An Incomplete Encyclopedia of Gentle Emotions // Danemark
Il y a des albums qui ne racontent pas une histoire… mais plusieurs films. Avec An Incomplete Encyclopedia of Gentle Emotions, le sextet danois The Counterfictionals nous embarque dans une odyssée cinématographique et musicale où chaque morceau devient une scène, chaque instrument un acteur, chaque silence un regard. Glockenspiel mélancolique, theremin spectral, motifs éthiopiens sur piano étouffé, souffle de clarinettes et timbres fantômes : on flâne dans un monde fait de souvenirs de Lynch, Campion, Tarantino ou des recoins obscurs de l’A24-verse. Les émotions sont douces, certes, mais tissées avec une précision chirurgicale et une profondeur abyssale. Entre jazz, onirisme nordique et abstraction post-cinématographique, ce disque étrange et magnifique évoque le rêve d’un cinéma invisible, raconté à l’oreille.
JH Burns « Hard Hard Hard » // USA
Avec “Hard Hard Hard”, JH Burns délaisse les artifices pour aller droit au cœur. Une guitare acoustique, une voix nue, presque fragile, et des mots qui disent sans détour la confusion, la culpabilité, et cette douleur sourde d’être celui qui ne fait plus tenir l’histoire. C’est doux, mais ça cogne — comme un aveu murmuré dans la pénombre d’un salon vide. Un morceau désarmant de sincérité, qui confirme que le songwriter originaire de Virginie de l’Ouest a choisi de grandir en allant à l’essentiel.
The Odd Lot Stereo-Types // Suède
Avec Stereo-Types, le duo suédois The Odd Lot dégaine une cartouche disco-funk aussi groovy que malicieuse. Entre basslines qui claquent, claviers rétrofuturistes et refrains taillés pour les pistes de danse, Simon Fredenwall et Eve Jones s’amusent à croquer les caricatures du quotidien : drama queens, faux experts et autres clichés made in réseaux sociaux. À la croisée de Scary Pockets et Saint Motel, ce mini-album pétille d’ironie pop et de satire feutrée, portée par des arrangements léchés et une production millimétrée. En quatre titres et autant de clins d’œil bien sentis, The Odd Lot transforme les stéréotypes en hymnes légers, dansants et délicieusement mordants.
Axell Vi « Bellakosa » // USA, Cuba
Avec « Bellakosa », le jeune Axell Vi allume les dancefloors d’un feu suave et effervescent, entre reggaetón moite et pop latine affûtée. Coécrit avec Giovel Simon et Dayron Curbelo, et propulsé par une prod signée Jay Simon, ce single déborde d’énergie et de sensualité. Entre percussions chaloupées, gimmicks accrocheurs et refrains qui se fredonnent dès la première écoute, « Bellakosa » est une invitation à la fête, au flirt, au relâchement. Axell Vi s’y affirme en digne représentant d’une nouvelle génération d’artistes latinos, qui mêle beats actuels, héritage tropical et esthétique urbaine, pour mieux faire vibrer les corps et les cœurs. Un hymne estival en puissance, à savourer au crépuscule, les hanches en transe.
Roots of Creation « Move Along » // USA
Avec « Move Along », Roots of Creation abandonne les paillettes pour le cœur. Le groupe emblématique de reggae-rock US, habitué des scènes gigantesques et des charts Billboard, nous livre ici son titre le plus personnel. Une ballade solaire, mais fragile, où ska, dub, hip-hop et guitares jam s’enlacent dans un groove introspectif et joyeux. Inspirée d’un moment suspendu entre amour et mise à nu, cette chanson résonne comme une confession rythmée – entre doute, tendresse, et nécessité d’avancer. Une nouvelle ère s’ouvre pour ces guerriers de la route, plus vulnérables, mais toujours aussi puissants.
Thadeus Gonzalez “I Don’t Care Anymore” // USA
Avec “I Don’t Care Anymore”, Thadeus Gonzalez revisite un vieux fantasme adolescent : hurler sa rage dans un garage, ampli à fond, sans se soucier du lendemain. Reprise musclée du classique de Phil Collins, le morceau se mue ici en cri grunge-punk, brut et abrasif, porté par une voix éraillée et des guitares crasseuses. Le clip, lui, traduit cette énergie à vif : un groupe enfermé dans une pièce sans issue, des plans de skate dans les rues de Seattle… et une chute, douloureuse mais symbolique. Fracture du poignet, fierté intacte. Parce que parfois, il faut vraiment se faire mal pour pouvoir dire qu’on s’en fout.
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