C’est depuis les marges, loin des gros sabots de l’afrobeats version charts, que Tim Lyre continue de creuser son sillon. Un sillon sinueux, intime, parfois bancal, mais foutrement honnête. Avec SPIRAL, son deuxième album long format, l’artiste nigérian nous tend un miroir à facettes — pas pour se regarder rapper, non, mais pour réfléchir à voix haute. 16 titres, deux faces, et une ligne de crête : celle qui sépare le chaos de la clarté.
Ici, pas de fausse lumière ni de feat attrape-streams… (hein Aya, hein Hamza !), mais juste la spirale, cette foutue spirale, qui t’emmène vers le bas ou vers le haut, selon l’heure, la vibe, le vécu. Tim y parle de Lagos et de Londres, de potes perdus, d’amour envolé, d’une économie qui te gifle pendant que tu rêves, mais aussi de joie, de groove, de résilience. Il y a des beats pour crâner (« SKI »), des balades pour flancher (« Storytime » avec BINA.), des hymnes intérieurs (« Rocketship »), et des morceaux qui brillent sans bling (« Pot of Gold » avec Joshua Baraka). Le tout enveloppé dans une production fine, mouvante, où les influences RnB, highlife, hip-hop, alté, soul ou électro ne sont pas là pour décorer, mais pour parler.
Tim Lyre, c’est le genre d’artiste qui te fait danser sans t’anesthésier. Qui te glisse un uppercut existentiel entre deux refrains mélodiques. SPIRAL, ce n’est pas une success story déguisée : c’est une cartographie du doute, un album pour ceux qui refusent de mettre des smileys sur leurs cicatrices.
À l’heure où les algorithmes fabriquent des clones de clones de clones, Tim Lyre se la joue artisan du sensible. Il refuse de choisir entre introspection et séduction, entre Lagos et Londres, entre être un homme et rester un gamin qui doute. Et il a bien raison. Parce que dans ce SPIRAL, on ne tourne pas en rond — on avance, même si c’est de travers.
Tim Lyre SPIRAL :
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