Entre bossa et 3-step, Tony Tokyo et Monnyai soulèvent My Afro Samba

Si l’on devait présenter “My Afro Samba” à la manière d’un match de boxe, on ferait d’abord taire les Ali Bomaye du public, on laisserait retomber la clameur, la tension, et les agitations des excités des premiers rangs. Puis, voix de speaker prête à craquer, on annoncerait : “Dans le coin droit, short jaune et vert, la brésilienne Monnyaiiiii !” Et elle, évidemment, à l’entente de son nom, avancerait bras et voix levés, saluant l’ovation qui roule sur elle comme une vague d’Ipanema en plein été.

Ensuite, on laisserait les tambours rouler, le sol vibrer, et dans un rugissement on appellerait : “Et dans le coin gauche… Toooooony Tokyoooo !” (si vous voulez le googler, retirez quelques o, sinon vous tomberez sur un resto de sushis ou un DJ russe douteux). Le producteur, en short vert et blanc, barré des croix de l’Union Jack, laisserait alors vrombir ses machines.

Puis le combat commencerait…
Sauf qu’on n’a pas envie d’un combat.
Et heureusement : ce n’en est pas un.

Dans le ring dressé par Tony Tokyo et Monnyai, on assiste plutôt à une danse. Une danse un peu étrange, certes, presque contre-nature, mais dont on peine à décrocher les yeux, enfin, ici les oreilles. Un mélange rare, même un brin osé. Le producteur londonien d’origine nigériane convoque toute la chaleur du Brésil de Monnyai, et dans un jeu de rythmes savamment bricolé, enrobe les sambas de couleurs afro, fait avancer côte à côte les ondulations de la bossa nova et l’électricité du 3-step, ce nouveau genre sud-africain, dérivé du gqom, qui fait trembler les clubs les plus select de Londres.

La cadence ondule, serpente, enlace. On est à la fois dans la langueur brésilienne et dans l’ivresse des beats sud-africains. Le fracas des log drums s’échoue sur une nappe de synthé presque candide, caresse les guitares bossa nova, et repart, haletant. Et dans ce grand va-et-vient entre Rio et Durban, entre Lagos et São Paulo, avec une escale londonienne au milieu, plane la voix de Monnyai, souveraine, lumineuse, absolument irrésistible.

“My Afro Samba” n’est pas un crossover de plus, c’est une fusion réelle, vivante, viscérale, une collision de continents, oui. Mais surtout une rencontre qui danse plus fort que n’importe quel combat.

Tony Tokyo ft. Monnyai « My Afro Samba » :

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