Attrition ou la beauté du chaos selon le sorcier kenyan Slikback

Ici… comment dire… préparez vous les bouchons d’oreilles c’est de la musique sans concession qui va débarquer dans vos oreilles. À une époque où même les coins les plus extrêmes de la musique électronique se parfument à la pop sucrée et aux vocals émo pour séduire les algorithmes, Slikback, lui, préfère rester du côté de la fracture. Pas de mélodie bubblegum ni de drops calibrés pour faire sourire un festivalier sous MD : Attrition est un disque qui cogne, qui râpe, qui racle les tympans, soulève le coeur et les tripes, et qui le fait avec une précision chirurgicale.

DJ et producteur kényan exilé à Varsovie, Slikback transforme une période d’attente – coincé entre deux visas – en manifeste bruitiste. Moins frénétique, plus dense, Attrition est son premier vrai long format pour Planet Mu, un label qui sait reconnaître les doux psychopathes du sound design quand il en croise un. Chaque track y est une petite apocalypse contrôlée, une fiction sci-fi qui déborde d’atmosphères menaçantes, de basses militaires et de rythmiques qui semblent chercher la bagarre avec ta cage thoracique.

Il y a des moments de grâce, certes, mais toujours suspendus au-dessus d’un précipice. Sur “Taped”, on frôle la transe avant d’être aspiré par un vortex de syncopes nerveuses. “Sekli” envoie des kicks comme des uppercuts, et “Knot” te dévisse la nuque avec ses breaks trap et ses nappes de guerre. Slikback cite le chaos, mais jamais au hasard. Chaque morceau est une tension, un piège, une mutation.

Attrition n’est pas là pour plaire, il est là pour percuter. Pour montrer que même dans l’ombre, même dans l’exil, il reste possible de faire naître quelque chose de beau. Quelque chose d’hostile, d’alien, mais intensément vivant.

Slikback Attrition :

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