Alterations de Daytimers dynamite les clichés sur l’Asie du Sud

Dans l’imaginaire occidental, la musique venue d’Asie du Sud se résume trop souvent à deux clichés usés : les éclats bariolés des films Bollywood, et les refrains hurlés de quelques MC Panjabi parachutés sur des dancefloors en manque d’exotisme. Point barre. Eh bien DAYTIMERS Presents: Alterations vient foutre un grand coup de basses dans ce décor en carton-pâte. Car ce collectif britannique, nourri à la fois par les vinyles poussiéreux de Sony Music India et les pulsations du clubbing londonien, ne se contente pas de “porter” ces sonorités à nos oreilles… il nous les assène, comme une gifle nécessaire, comme une déclaration de guerre musicale.

Ce premier album, fruit d’un travail collectif qui rassemble des producteurs de Londres à Toronto en passant par New York, ouvre pour la première fois les portes du catalogue indien de Sony à une génération de beatmakers qui refusent de choisir entre leurs racines et leur présent. Ici, un classique de Rahman est remodelé en tapis sonore planant (« Tere Bina » par Baalti), là un tube de cinéma tamoul se voit bombardé de breaks jungle et de basses garage (« Dippam Dappam » par REA), ailleurs encore des voix mythiques comme celles d’Arijit Singh se frottent à des textures électroniques moites et tendues. C’est un patchwork, oui, mais un patchwork qui n’a rien de la nostalgie figée : plutôt une couture punk, faite de fils tirés entre bhangra, baile funk, UK garage et la moiteur des sound-systems.

Alterations, ce n’est pas seulement un disque, c’est une revendication. Celle d’une génération qui refuse le tiraillement permanent entre le “ici” et le “là-bas”. Ces artistes veulent être des deux côtés en même temps, transpirer leurs origines tout en gueulant leur présent sur le dancefloor. Et le résultat est aussi jouissif que frontal : une collection de dix morceaux qui brise les clichés, explose les frontières, et transforme les classiques indiens en véritables grenades sonores prêtes à retourner n’importe quel club.

Bref, si vous pensiez encore que la diaspora sud-asiatique allait gentiment danser en costume sur fond de sitar, Alterations du collectif Daytimers est là pour vous rappeler que la fête a changé de visage… et que le sound system n’a jamais été aussi politique.

DAYTIMERS Presents: Alterations :

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