Qu’est-ce qu’on aimerait commencer ce post en déroulant les clichés sur l’Afrique, vous savez, ceux qu’on ressort quand on n’a rien d’autre à dire, des jungles luxuriantes, des plages de carte postale, du sable blanc à perte de vue qui plonge dans des eaux chaudes, un soleil couchant qui découpe la silhouette d’un acacia dans la savane, comme dans un documentaire de la BBC… Oui, on aurait adoré commencer comme ça.
Sauf qu’avec A2VT, le décor bascule vite. On troque les palmiers contre des sapins gelés, l’horizon brûlant contre le gris de Burlington dans le Vermont, un endroit qui ressemble plus au décor de la prochaine saison de True Detective qu’à ceux de Tinsel ou Blood & Water. Mais c’est là que se sont retrouvés des gars venus de Tanzanie, du Burundi, de Somalie, et même… de Floride.
Pourtant, si les hivers du Vermont piquent le visage, ils n’ont jamais refroidi la musique d’A2VT. Leur son, lui, reste chaud, nerveux, irrigué par les héritages et les langues de là-bas, genre làààààà-bas ! Et aujourd’hui, c’est Jilib qui prend la barre avec « Nyuki », un titre qui remonte la piste de ses origines, sans détour, jusque dans ses racines somalies. Chanté entièrement en maay-maay — une langue longtemps sans alphabet, codifiée seulement récemment — le morceau est autant un acte de mémoire qu’une claque sonore.
« Nyuki », c’est compact. Dense. Un rythme qui te fonce dessus comme une nuée d’abeilles énervées, la métaphore est littérale, nyuki signifie abeilles. Ça pulse vite, ça enveloppe tout : les voix, les syncopes hip-hop, les secousses dancehall, les couleurs de la Somalie. Et ça avance, encore et toujours, malgré les changements de line-up, malgré les routes gelées du Vermont où le clip a été tourné entre Burlington et le lac Champlain. Comme le dit Jilib : « Parfois, tu dois juste avancer. ».
A2VT « Nyuki » :
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