peace places: kenyan memories de Nyokabi Kariuki, voilà un disque peu commun né de la rencontre entre une grosse dose de talent et beaucoup de frustration ! Oui, un peu comme toutes les œuvres musicales qui se respectent ! En fait, toute cette histoire commence au Kenya, en 2012, quand la jeune Nyokabi Kariuki, alors âgé de 14 ans, part au cinéma avec son père pour voir le film L’Odyssée de Pi… une histoire de tigre et de barque, mais.. plus de place, donc le père et la fille se retrouvent à regarder l’autre film joué à ce moment dans la salle, Cirque du Soleil : Le voyage imaginaire. Une première frustration, en plus elle n’aime pas le film… enfin, elle aime bien une chose, la musique. Et c’est à ce moment qu’elle sait qu’elle veut devenir compositrice de musique. Quelques années plus tard, alors qu’elle mène ses études sur la composition pour orchestre à New York, et qu’elle a des idées et des partitions pleins la tête, qui ne demande qu’à rencontrer leurs orchestres pour être jouée en live… il y a un truc qui s’appelle pandémie qui lui tombe dessus, avec toute la dose de frustration que cela engendre. Les orchestres ne se retrouvent plus, les salles fermes, impossible d’étrenner ses compositions en live, impossible aussi de quitter les États-Unis pour retourner chez elle, au Kenya.
Alors Nyokabi Kariuki fait avec ce qu’elle a sous la main, et commence à se plonger dans les arcanes de la musique électronique, d’abord avec un premier journal sonore de quarantaine, 634, et puis maintenant avec la sortie de cet EPpeace places: kenyan memories. Un savant travail de composition, de collage, et d’ambiances ! Et, un peu à la manière d’un Francis Bebey des temps modernes, en agitant ses souvenirs du pays, en fouillant dans ses archives de photos et de vidéos, en coupant et copiant des boucles de son, des voix, la sienne, celles des membres de sa famille, des oiseaux et des vagues, des instruments aussi, des mbira et des gyils… elle réussit à reconstituer des lieux, ces peace places, fragments sonores de mémoires, qui se mettent à résonner.
Ainsi sur cet EP, peace places: kenyan memories de Nyokabi Kariuki, on découvre une jolie œuvre, minimaliste et subtile, qui sait saisir ce sentiment d’être chez soi, et le retranscrire de la plus jolie des manières.
Nyokabi Kariuki – peace places: kenyan memories :
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