Et pendant ce temps dans le reste du monde #246

Tandis que nous traitons sur djolo.net des actualités culturelles africaines et caribéennes, les actualités musicales sont nombreuses dans le reste du monde, et dans cette rubrique simplement intitulée « Et pendant ce temps dans le reste du monde » nous vous proposons un bref tour de ce qui nous a plu cette semaine !

Ariën « Tem Que Ser Assim » // Brésil, Belgique

Un peu de fraîcheur dans la musique brésilienne ! Artiste indépendante installée en Belgique, Ariën impressionne par sa façon nette et sans bavure de chanter, qui ferait comprendre le portugais à un non-natif. Inspirée par la black music, le disco, le reggae et naturellement la bossa-niva, Ariën livre pourtant une chanson en marge de tous ces genres, une pop teintée d’electronica, galvanisée aux rythmes brésiliens retro-futuristes. Une artiste neo-soul à suivre, dans le sillon de Liniker ou Bruna Mendez.

Sai Galaxy « Keep it Movin’ » // France

Dans l’élan des quatre titres afro-synthétiques de leur EP Okere sorti en début d’année, Sai Galaxy enchaînait avec « Nomalizo », une parenthèse en forme d’hommage à Letta Mbulu, figure du jazz sud-africain. Ils lâchent aujourd’hui l’efficace « Keep it Movin ‘ », chanson jazz/lo-fi estivale au groove dubby, issu de leur EP Visions of the Chronicle. Pour l’occasion, ils convoquent la chanteuse australienne Nynno, qui vient ajouter une touche R&B à l’ensemble. Solide !

Tania Benson « Women Life Freedom » // Canada

De sa voix profonde et inspirante, la Canadienne Tania Benson chante « Women Life Freedom », un morceau inspiré par les manifestations iraniennes de 2022, suite à la mort de Mahsa Amini. De manière optimiste, elle aborde les thèmes des droits et de la liberté des femmes, en faisant écho -à travers le titre et le refrain- au cri de ralliement qui a émergé lors des protestations du peuple contre les codes vestimentaires oppressifs et les droits fondamentaux. Un morceau aussi important qu’émouvant !

OrBaz « Croissant Chaud » // France

OrBaz est le diminutif de Organized Bazar, un artiste français qui -comme son nom l’indique- propose un bordel électronique organisé, influencé par les grands bidouilleurs sonores que sont Amon Tobin, DJ Shadow et même Dengue Dengue Dengue. A coups de sonorités électro-organiques, l’artiste crée des beats hybrides et percussifs, parfois inspirés des rythmes arabes ou ouest africains. Un album qui part dans tous les sens, sans pour autant être dénué de précision et de groove !

mŸstika « Mal (version House) » // Canada

On ne sait pas grand-chose de mŸstika, artiste canadienne qui s’inspire de l’environnement qui l’entoure pour broder des poésies dans l’air du temps. En 2021, elle sortait son premier EP Doux-Amer, suivi de Le Fond de ma Pensée, cultivant une personnalité énigmatique tout en se dévoilant petit à petit. Elle ouvre ici une nouvelle porte avec ce single en version house !

Philipp Spiegl « Love Letters » // Autriche

Si le musicien autrichien Philipp Spiegl adopte une attitude de poseur anglais qui tranche résolument avec l’image que l’on pourrait se faire de son pays, il garde tout de même de ses alpes autrichienne un certain caractère brumeux qui transparaît dans le flou… pardon, dans le fuzz des guitares et les saturations des voix. Indie et smoky as f… on découvre les circonvolutions cools et sombres de son dernier titre, « Love Letters » !

Tay Toe « End All War » // USA

Loin du bling bling et des crises d’égos, loin des disstracks et des brouilles futiles entres rappeurs, qui traversent habituellement le paysage rap au États-Unis, le rappeur américain Tay Toe glisse sur des pianos tristes pour mettre en comparaison les « petits « problèmes qui peuvent le toucher directement, avec ceux rencontrés par les peuples qui connaissent aujourd’hui l’horreur de la guerre, que ce soit en Ukraine ou en Palestine.

David Ratmoko « Prelude Three » // Suisse

On clôture cette sélection de ce qui nous a plu dans le reste du monde avec le guitariste et compositeur suisse David Ratmoko qui conjugue la synthwave sur des temps baroques, avec un « Prelude Three » qui se veut aussi intense qu’électrique !

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François Renoncourt